Les communautés expatriées sont un formidable vivier de compétences qui représentent un enjeu stratégique pour l’Algérie.
Le Conseil mondial de la diaspora algérienne vient de voir le jour. Fondée à Paris et pilotée par l’ex-député européen, le Franco-Algérien Karim Zéribi, cette organisation se définit comme un lien ombilical permettant aux diasporas algériennes de se mettre au service de leur pays d’origine.
Ce rassemblement, composé de cadres, dirigeants d’entreprise et d’intellectuels profondément attachés à leur pays d’origine, milite pour créer un réseau d’Algériens à l’étranger, organiser des événements pour permettre aux diasporas d’échanger, mettre en place un guichet unique pour aider les investisseurs et enfin lancer un fonds d’investissement pour soutenir financièrement les porteurs de projets en Algérie.
Cette organisation, qui compte s’implanter à Bruxelles, siège de la plupart des institutions de l’Union européenne, veut créer une plateforme visant à soutenir et à incuber les porteurs de projets innovants des diasporas.
Ce qu’attend vraiment l’Algérie de sa diaspora va au-delà des rapatriements de fonds et de la captation de l’épargne des expatriés, pour cibler un transfert de savoir-faire et de technologie.
Les investissements seront naturellement les bienvenus, mais c’est surtout le savoir-faire des Algériennes et des Algériens des diasporas acquis dans des pays très développés qui est susceptible d’être d’un très grand apport pour le pays. Les communautés d’expatriés souhaitent une déconstruction du modèle unidimensionnel du «migrant captif, réduit à ses seuls transferts financiers».
Il s’agit d’ouvrir la voie à un écosystème où les contributions multidimensionnelles de la diaspora dans sa globalité se rencontrent en favorisant un transfert de savoir-faire. Pour libérer tout le potentiel des diasporas, un changement de paradigme est nécessaire dans la relation entre l’Algérie et ses diasporas.
Une stratégie proactive est primordiale pour mobiliser pleinement les compétences et investissements des diasporas. Il est temps de se pencher sur la mobilisation et la reconnaissance des diasporas qui restent, pour le moment, à l'état embryonnaire. Il est crucial d’impliquer davantage les diasporas et de mobiliser les compétences qui sont susceptibles d’être un pertinent levier de développement pour le pays.
Le potentiel reste encore largement sous-exploité, mais il pourrait constituer un formidable moteur pour relever les défis. Il ne suffit plus de lancer des appels patriotiques pour obtenir l’adhésion des diasporas. Démanteler les obstacles et mettre en place des institutions chargées des diasporas sont autant de pistes à explorer pour permettre à l’Algérie d’exploiter les moyens humains de ses diasporas.
Cela nécessite une stratégie basée sur une connaissance fine des communautés expatriées, de leurs attentes et de leurs potentiels. Les nouvelles technologies offrent également des opportunités indéniables pour mobiliser les communautés d’expatriés, en facilitant les transferts de compétences et le mentorat à distance.
Ce sont autant de leviers qui peuvent être activés. Des écosystèmes plus ouverts à l’innovation permettent de tirer parti du potentiel des communautés expatriées.