L’Algérie se souviendra longtemps de la CAN 1988 au Maroc. Pour deux choses. La première, la (mauvaise) qualité de la préparation et les difficultés rencontrées par le coach russe Rogov qui a pris ses fonctions en automne 1986 et qui n’est pas arrivé à trouver l’équipe-type, deux ans plus tard, au Maroc.
Les résultats lors de ce tournoi n’étaient pas ceux escomptés. Les Algériens ont fait la fine bouche parce qu’ils ont terminé à la 3e place seulement. A cette époque, le football algérien était traversé par des crises, l’instabilité au niveau des instances du football.
Les deux participations aux Coupes du monde 1982 et 1986 n’ont pas permis au football algérien de grandir, franchir un palier et s’installer durablement au sommet.
Avant la CAN-1988 , l’ancien arbitre international Belaid Lacarne a été élu à la tête de la fédération. C’est lui qui a conduit l’Equipe nationale au Maroc. Sur place, il y avait deux enjeux. La CAN-1988 à remporter et celle de 1990 à organiser.
Le président de la CAF, Tessema, est remplacé par Issa Hayatou. Le Camerounais venu de l’athlétisme au football était un inconnu. L’Algérie joue sa carte. Elle a été gagnante. Grâce au lobbying algérien le Camerounais a accédé au poste de président de la CAF. A ce moment-là, l’objectif annoncé était d’obtenir l’organisation de la CAN-1990.
Les discussions en coulisse allaient bon train. Le regretté Abdelkader Aouissi, l’arbitre algérien qui a dirigé la finale de la CAN-1972 au Cameroun et ami de Issa Hayatou a joué un grand rôle, il l’a déclaré dans ses mémoires à notre confrère Hamid Tahri, à l’issue de la victoire de Issa Hayatou.
Sur le terrain, l’Équipe nationale n’était pas dans les meilleures conditions psychologiques pour s’imposer dans le tournoi. L’avant CAN 1988 a été exécrable sur tous les plans. Le staff-technique Rogov-Rachid Cheradi était critiqué pour ses choix de joueurs, une partie de ceux-ci ne semblaient trop impliqués dans la préparation. Est venu se greffer le problème Madjer qui évoluait à Porto.
Finalement, il n’est pas venu. Selon des proches de la sélection, il aurait réclamé le règlement de ses problèmes (un véhicule à dédouaner, un terrain à récupérer…) alors que lui affirmait qu’il était blessé. C’est sans lui que les Verts ont joué les matchs à la CAN 1988.
La première sortie à Casablanca s’est soldée par un partage des points (1-1) Lakhdar Belloumi a ouvert le score à la 20’ et Traoré a égalisé pour la Côte d’Ivoire juste après la reprise de la seconde mi-temps.
Le second match a été fade avec une courte défaite (0-1). La victoire face au Zaïre devenait inévitable. Abdelkader Ferhaoui s’est chargé d’envoyer l’Algérie en demi-finales, à la faveur de son but (37’). En demi-finales, les Verts étaient opposés au Nigeria, un grand favori pour le sacre continental.
Le match est allé jusqu’aux prolongations sans désigner de vainqueur. Il fallait passer par la série des tirs au but. Les Super Eagles se sont montrés plus adroits et ont arraché le billet pour la finale. Les Verts se sont contentés de la petite finale contre le Maroc.
Le Maroc a trouvé l’ouverture par Nader (66’) et Lakhdar Belloumi a remis l’Algérie en selle juste avant la fin de la partie (97’). Les penalties ont souri aux Verts qui ont décroché la 3e place. Ils ne sont pas rentrés bredouilles du Maroc. Quelques semaines plus tard, la CAF a confié à l’Algérie l’organisation de la CAN- 1990.
Un goût d’inachevé.