L’Algérie en Coupe d’Afrique des nations - 13e édition, Libye 1982 Salah Assad : «Que de regrets...»

03/01/2024 mis à jour: 13:20
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Photo : D. R.

Par Yazid Ouahib

Deux ans après le brillant parcours en Coupe d’Afrique des nations (1980) où l’Algérie a disputé et perdu la finale de la 12e édition contre le Nigeria, les Verts faisaient partie du groupe des sélections (8) qualifiées à la CAN 1982 organisée par la Libye.

Ils étaient versés dans le groupe B, à Benghazi, en compagnie du Nigeria, de la Zambie et de l’Ethiopie. Salah Assad a été l’un des joueurs les plus en vue du tournoi. Il avait 24 ans et comptait déjà un paquet de sélections, sans compter son statut au sein du RC Kouba.

Il se souvient de la CAN 1982 qui, dit-il, «n’arrivait pas au moment indiqué. On venait juste d’arracher notre billet pour la Coupe du monde 1982 en Espagne (première participation) et nous étions appelés à jouer à fond la CAN alors que se profilait à l’horizon la Coupe du monde. Les deux compétitions étaient importantes pour nous.

2 ans après la CAN au Nigeria, nous avions à cœur de remporter le trophée continental. L’Algérie disposait d’une génération de joueurs de très grande qualité.  L’échec en finale, 2 ans plutôt, nous est resté en travers de la gorge.

Avant le tournoi en Libye, il y a eu le tirage au sort de la Coupe du monde 1982. Les Allemands ainsi que les Autrichiens nous suivaient à la loupe. Leurs coachs respectifs, Jupp Derwall (Allemagne) et Schmidt (Autriche) étaient sur place en Libye pour suivre nos matchs». 

La période charnière entre la CAN en Libye et la Coupe du monde en Espagne (4 mois) a été marquée par de nombreuses blessures dans les rangs de la sélection. Lakhdar Belloumi n’était pas complètement rétabli pour jouer les 2 premiers matchs du premier tour. Salah Assad n’était pas épargné par les blessures durant cette période.

L’homme à la centaine de sélections délivre son sentiment sur le sujet, plus de 40 ans après la CAN 1982 : «Nous étions jeunes, ambitieux, nous voulions tout gagner. Malheureusement, les blessures et le calendrier des compétitions n’ont pas joué en notre faveur.

Compétiteurs que nous étions, nous voulions tout écraser : remporter la CAN et passer au second tour de la Coupe du monde 1982. On s’est heurtés à la dure réalité des compétitions.

Les athlètes de niveau ne peuvent se concentrer sur deux compétitions de haut niveau espacées de trois mois. Néanmoins, nous avons fait le maximum.

Nous avons débuté le tournoi contre la Zambie que nous avons battue dans les ultimes instants de la partie grâce à un but de Chaâbane Merzekane bien servi par Ali Fergani. Lakhdar Belloumi et Djamel Zidane n’ont pas joué ce premier match.

Le 10 mars 1982, il y a eu l’affiche du groupe, Algérie-Nigeria. La revanche de la finale de l’édition précédente. Nous étions menés 1-0, avant d’égaliser juste avant la mi-temps. Issima (Nigeria) a marqué contre son camp. Juste après l’heure de jeu, j’ai inscrit le but de la victoire (2-1).

Trois jours plus tard, Algérie-Ethiopie n’a pas donné de vainqueur (0-0). Le 16 mars à Benghazi, c’était les retrouvailles avec le Ghana en demi-finale.

Ce fut un match de haut niveau. Le Ghana a ouvert le score par Al Hassan (4’),Djamel Zidane a égalisé (29’), j’ai redonné l’avantage à la sélection (62’) et Opoku a égalisé à l’ultime minute de la partie. En prolongation, Al Hassan a inscrit le 3e but du Ghana  qui est allé en finale.

Ce match nous a laissé beaucoup de regrets. La victoire était à notre portée et nous a filé entre les doigts.

Pour rappel, nous avons terminé la partie à 10, après l’expulsion du capitaine Ali Fergani. La veille du match, la CAF avait procédé au changement de l’arbitre Picon (Ile Maurice) initialement désigné et remplacé par Kalombo du Malawi. Une fois de plus, l’Algérie a raté de peu le sacre continental. 

A mon avis, c’était dû au problème du calendrier international. Si la CAN 1982 et la Coupe du monde 1982 n’étaient pas organisées presque en même temps (90 jours séparaient les deux rendez-vous) nous aurions gagné la CAN 1982 et facilement franchi le premier tour de la Coupe du monde en Espagne.

J’étais convaincu que l’Algérie pouvait ambitionner d’aller plus loin dans les deux rendez-vous». Propos d’un grand connaisseur du football continental et mondial.
 

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