L’Algérie appelle à une «action collective» pour une «paix juste au Proche-Orient»

28/10/2023 mis à jour: 07:14
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Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, appelle à «une action collective» impliquant toutes les forces internationales «influentes et agissantes» pour mettre un terme au massacre des Palestiniens à Ghaza et en finir avec l’impunité dont jouit l’occupant israélien. 

S’exprimant le jeudi 26 octobre devant l’Assemblée générale des Nations unies, réunie en session extraordinaire d’urgence pour débattre de la situation en Palestine, le chef de la diplomatie algérienne a mis l’accent sur l’impuissance avérée du Conseil de sécurité à protéger le peuple palestinien qui subit une guerre d’extermination. «Nous sommes, aujourd’hui, devant cette auguste instance onusienne unificatrice pour pallier l’impuissance du Conseil de sécurité à garantir la protection nécessaire au peuple palestinien et à mettre un terme aux malheurs successifs qui s’abattent sur la bande de Ghaza éprouvée, éplorée et meurtrie», affirme-t-il d’emblée. 

Évoquant les «développements dangereux» dans les Territoires palestiniens occupés, M. Attaf estime qu’il est impératif de «construire une action collective impliquant toutes les parties internationales influentes et agissantes, pour construire une paix juste et viable au Proche-Orient, sur la base des résolutions de la légalité internationale». 

Rappelant toutes les injustices que subit le peuple palestinien qui s’est vu spolier ses droits, le MAE souligne l’immense responsabilité de l’Assemblée générale de l’ONU envers ce peuple auquel elle doit impérativement «rendre justice», «défendre sa cause juste» et  l’accompagner pour «réaliser ses aspirations à un Etat-nation souverain». «L’Assemblée générale l’ONU, qui s’est toujours érigée en tribune principale de défense des causes justes, en tête desquelles la cause palestinienne, est appelée, en cette dure épreuve, à réaffirmer sa vocation et la constance de sa marche sur cette voie droite, mais aussi son engagement à préserver les fondements juridiques de l’établissement d’un État palestinien indépendant et pleinement souverain», ajoute le ministre, qui appelle à faire sortir la cause palestinienne du «cercle vicieux» dans lequel elle se trouve à cause de l’inertie du Conseil de sécurité. 

M. Attaf précise, dans ce contexte, que «toute une génération de Palestiniens n’a pas connu le sens de processus de paix (...), n’a vu aucune initiative de paix sérieuse pour relancer ce processus, et n’a assisté à aucune action internationale pour la prise en charge de sa situation, ni de ses aspirations légitimes au recouvrement de sa liberté et à la cessation de l’occupation de ses terres pour y établir son Etat indépendant».

Excédé par la politique à géométrie variable

Selon lui, l’absence d’un «règlement juste et définitif» de la cause palestinienne hypothèque non seulement le présent mais aussi l’avenir de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans toute la région. 

«Le peuple palestinien est excédé par la politique à géométrie variable, par la complaisance injustifiée et sans limites dont jouit grandement l’occupation, et par l’inertie de la communauté internationale face à l’oppression, à l’injustice et à la tyrannie qu’il subit», affirme le MAE tout en se demandant : «L’heure n’est-elle pas au règlement de cette situation qui déshonore les valeurs et principes de notre organisation ?» «N’est-il pas temps de mettre un terme à cette injustice historique à l’encontre d’un peuple qui a atteint les limites de sa patience, face à un occupant barbare, tyrannique et sclérosé ?» s’est-il encore interrogé tout en mettant en avant la nécessité d’un «élan international pour la paix», qui ravivera «la lueur d’espoir au sein du peuple palestinien» et qui garantira «en toute honnêteté, sincérité et sérieux ses droits nationaux inaliénables et imprescriptibles». 

Ainsi, l’Algérie, par la voix du MAE, lance un nouvel appel pour «accorder à l’Etat frère de Palestine la qualité de membre à part entière à l’Organisation des Nations unies, en tant que mesure importante qui consacre le droit juridique et politique de cet Etat à jouir d’une place stable parmi les nations, pour faire entendre sa voix et défendre ses priorités, mais aussi comme pas décisif qui réponde aux tentatives de déformation de la nature de la cause palestinienne qu’on veut, en vain, étouffer». 

Le chef de la diplomatie considère que pour réussir à atteindre «un objectif d’une telle importance stratégique», il faudra recourir à «tous les moyens et opportunités autorisés par les cadres et règlements de l’Assemblée générale». Il espère que l’Assemblée générale joue «un rôle prépondérant et décisif» dans ce sens pour atteindre «ce noble objectif».
 

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