Plusieurs opérations de reboisement et des expositions sur les ressources forestières ont été organisées dans le pays pour «célébrer la Journée internationale des forêts». Une occasion pour zoomer sur le patrimoine forestier Dz.
Avec une superficie forestière de 4,1 millions d’hectares, nos forêts en matière de superficie sont les plus faibles d’Afrique. Nous sommes, en revanche le premier, en Sahara avec un désert le plus vaste au monde et occupe plus de 2 millions de km2 soit 84% du territoire national ! L’inventaire forestier national, datant de 2008 (IFN 2008), (pas de nouveau inventaire depuis !) fait ressortir une superficie de 4 115 908 ha, soit 16,7% du Nord algérien de terres forestières (forêts, maquis et reboisements).
Par détails, le document de la direction générale des forêts (DGF) soulève la prédominance des maquis et des maquis arborés qui couvrent 2 413 090 ha (soit 58,7% du total des formations forestières). Ces chiffres témoignent de l’état de dégradation des forêts réduites sur 58,7% de leur superficie en maquis et maquis arborés qui sont en grande partie à faible densité, d’où des besoins importants en reconstitution des forêts par reboisement des maquis et des maquis arborés dans des buts de renforcement de leur rôle de protection et de production. Les forêts proprement dites (forêts et reboisements) couvrent 1 702 818 ha (soit 42% du total des formations forestières).
La répartition de la strate arborée par types de peuplements fait ressortir la prédominance des peuplements d’âge moyen (perchis et jeunes futaies) qui représentent 43% et en second lieu celle des peuplements âgés (vieilles futaies) qui représentent 36%. Les forêts de cèdre, de chêne liège et de chêne zéen, sont constituées en majorité de vieux peuplements : cèdre avec 76,7% des peuplements sont des vieilles futaies ; chêne liège avec 70%, chêne zéen avec 79%.
Les forêts de Pin d’Alep ont une structure assez équilibrée. Les jeunes peuplements avec 18,6% ; les perchis avec 23% ; les jeunes futaies avec 28% et enfin la vieille futaie avec 25,4%.
Les forêts de Pin maritime, toujours selon le document de la DGF, sont à majorité de jeunes peuplements (semis, fourré, gaulis (65,4%) et de peuplements d’âge moyen perchis et jeune futaie (23,7%).
Les forêts et la nappe à alfa sont en état de stress continuel vis-à-vis de la sécheresse et sont soumises en permanence aux pressions multiples qu’exercent l’homme et son bétail. La forte présence humaine autour et à l’intérieur des massifs forestiers, la pauvreté et le chômage qui conduisent les habitants à commettre des délits forestiers pour pouvoir subvenir à leurs besoins primaires.
Il s’agit essentiellement de coupe et vente illicites de bois, fabrication de charbon pour les rôtisseries à partir du chêne vert, défrichements pour l’extension des parcelles de céréales et enfin le surpâturage. La présence des carrières d’extraction de pierres et des stations de concassage à l’intérieur des massifs et les constructions illicites sont aussi des autant de facteurs aggravants de la situation.
Les produits forestiers ont généré, pour 2021, les revenus de 2, 7 milliards seulement, au dessous des attentes.
La production de bois, toutes catégories confondues, a été, ces dernières décennies, faible, voire très faible. Elle couvre 15% des besoins nationaux en bois. Par ailleurs, l’industrie de transformation du bois est tournée essentiellement vers le sciage des bois importés (bois tropicaux et bois européens). Les petites scieries pour le sciage des bois de nos forêts sont rares. Les bois exploités sont issus principalement des travaux sylvicoles d’urgence et des coupes exceptionnelles.
Pour les Produits forestiers non ligneux, comme le liège, en dépit de la nouvelle politique de la dGF, il est de de loin, le plus valorisé des produits forestiers non ligneux. Il constitue une ressource stratégique du fait de ses multiples usages (bouchonnerie, parquet, isolation thermique). Les potentialités nationales sont estimées à plus de 200 000 qx/an, avec une production relativement faible ces dernières années (60 000 à 80 000 qx/an).
Ce produit destiné essentiellement à l’exportation a vu cette dernière se réduire de façon spectaculaire : les quantités de liège exportées de 2000 à 2006 sont passées de 12 358 tonnes en 2000 à 4360 tonnes, en 2006. Cependant, avec une meilleure gestion et une exploitation plus rationnelle des peuplements, la production nationale de liège peut connaître une sensible augmentation à court terme.
Nassima Oulebsir
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