Les projections de l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) annoncent une augmentation de la demande mondiale de pétrole de 2,2 millions de barils par jour par rapport à 2022.
La consommation de pétrole se dirige résolument vers un record absolu, avec l'Agence internationale de l'énergie (AIE) revoyant à la hausse ses prévisions de croissance de la demande mondiale pour l'année 2023. Celle-ci se dirige vers un niveau sans précédent, avant une augmentation légèrement moindre en 2024. La demande mondiale de pétrole a déjà atteint un pic de 103 millions de barils par jour (mb/j) en juin, et ce chiffre pourrait encore augmenter en août, d'après le rapport mensuel de l'agence, émanation de l'OCDE basée à Paris. La demande est stimulée par les voyages aériens estivaux, la hausse de l'utilisation du pétrole (fioul) pour la production d'électricité, et l'essor de l'activité pétrochimique en Chine.
Pour l'année dans son ensemble, la demande globale de pétrole devrait augmenter de 2,2 millions de barils par jour par rapport à 2022, atteignant 102,2 mb/j en 2023. Cette croissance est largement portée par la Chine, qui représente plus de 70% de cette augmentation, selon l'AIE. Cette consommation atteindra ainsi un niveau annuel jamais enregistré. Il convient de noter que la demande s'intensifie malgré les coupes drastiques dans l'offre décidées par les membres de l'alliance Opep+ pour soutenir les prix, provoquant des tensions sur les marchés. En effet, le mois dernier, l'offre mondiale de pétrole a reculé à 100,9 mb/j, chutant de 910 000 barils par jour.
La réduction significative de la production saoudienne en juillet a entraîné une baisse de la production totale de l'alliance Opep+ à 50,7 mb/j, près d'un plus bas depuis deux ans. En parallèle, certains membres de l'alliance ont mis en place des baisses volontaires de production, prolongées jusqu'à fin 2024. Dans ce contexte, l'équilibre du marché pétrolier pourrait se resserrer davantage à l'automne, et une réduction des stocks pourrait entraîner une nouvelle hausse des prix.
L'AIE prévoit que la demande de pétrole sera moins forte en 2024, en raison de la reprise post-pandémique qui s'essouffle et de l'accélération de la transition énergétique, notamment avec la montée en puissance des véhicules électriques. La croissance de la demande devrait ralentir d'environ 1 million de barils par jour en 2024, en raison de ces facteurs.