Je suis venu dans le but d’investir en Algérie et d’explorer les opportunités nous permettant d’élargir nos activités dans l’industrie de l’aluminium dans un premier temps, avant de nous lancer dans des projets agricoles ou miniers», a affirmé le PDG du groupe Lion (Lion Group Malaysia), Tan Sri William Cheng, reçu le 18 décembre par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Et de souligner : «Lors de la rencontre avec le président de la République, nous avons échangé les vues et examiné les opportunités d’investissement.» Des opportunités qui s’annoncent importantes à la faveur des déclarations du numéro un du groupe malaisien, qui compte élargir ses activités dans l’industrie de l’aluminium dans un premier temps, avant de se lancer dans des projets agricoles, miniers ou touristiques ainsi que dans les énergies renouvelables.
Les discussions sur les ambitions du géant malaisien en Algérie ont, pour rappel, déjà commencé avec les autorités algériennes. Le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, présent lors de l’audience de mercredi dernier aux côtés du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Sifi Ghrieb, et du ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, avait déjà annoncé un «mégaprojet» de 8 milliards de dollars, en gestation pour la création de 10 000 emplois.
Avant cette visite, le malaisien Lion, qui s’était rendu en Algérie en juillet dernier, s’était dit «rassuré quant aux bonnes conditions d’investissement offertes par l’Algérie, à la faveur notamment de la panoplie de réformes entreprises par les pouvoirs publics pour améliorer l’écosystème de conduite des affaires». Cette entrevue avec le chef de l’Etat vient ainsi confirmer l’engagement et l’intérêt du groupe pour l’investissement en Algérie. En sus des projets en lancement dans la production de l’aluminium et de la sidérurgie, Lion Group cherche à diversifier sa présence en Algérie en se lançant dans le tourisme et les énergies renouvelables, notamment.
D’ailleurs, en juillet dernier, avec le ministre de l’Energie et des Mines, la délégation de Lion Group avait exploré les «voies de coopération et d’investissement concernant les projets futurs en Algérie, à l’instar de l’exploitation des ressources minières et la fabrication des panneaux photovoltaïques». Les discussions ont également porté sur d’éventuels projets industriels liés au domaine de la transformation et les besoins en énergie durable, avec un accent sur l’importance de la formation, le transfert de la technologie, la promotion du produit local et la création de la richesse et de l’emploi.
En attendant de conclure des accords, rappelons que les procédures d’inscription du portefeuille de projets de Lion Group auprès de l’ AAPI ont eu lieu en août 2023. La première étape consistera à transférer, de la Malaisie vers l’Algérie, l’unité de production de la fonte de briquetage à chaud avec une capacité de 1,7 million de tonnes/an. Il sera également question, lors de cette phase, de la réalisation d’une nouvelle unité de production de paillettes d’une capacité de 4 millions de tonnes/an, nécessitant un financement de 3,7 mds de dollars.
La deuxième phase, l’investissement portera sur la concrétisation «du projet de production de l’alliage d’aluminium et la réalisation d’une centrale électrique de haute capacité garantissant l’autoproduction énergétique», expliquait M. Rekkache, DG de l’AAPI. Le choix des assiettes foncières devant accueillir ces projets est tombé sur la wilaya de Boumerdès. Pas moins de 300 hectares, répartis sur plusieurs collectivités territoriales, seront consacrés à ce mégaprojet. A noter que le ténor asiatique créé dans les années 1930 opère dans 6 pays. Il réalise, à travers ses différentes activités, plus de 2,47 milliards de dollars de chiffre d’affaires.