Au-delà de la généralisation de l’irrigation d’appoint pour les céréales, de l’utilisation des eaux usées recyclées et de la rationalisation des ressources hydriques, il s’agit de s’adapter aux changements climatiques en prenant en considération d’autres aspects liés à l’organisation d’un secteur assujetti à de nombreux aléas.
A l’heure où les systèmes alimentaires cherchent à opérer leur mue pour s’adapter aux changements climatiques et faire face aux conséquences des tensions géopolitiques, l’Algérie s’est inscrite dans une démarché de réforme du secteur agricole.
Le ministre de l’agriculture et du développement rural, Mohamed Abdelahid Henni multiplie les annonces à ce sujet depuis quelques mois à ce sujet. Le dossier fait également l’objet d’orientations et d’instructions présidentielles durant les réunions des conseils des ministres.
Le stress hydrique qu’a connu le pays durant l’hiver dernier et la hausse exceptionnelle des températures cet été ne sont pas en effet sans impact sur les rendements agricoles.
Ce qui incite à lancer la réflexion sur le changement de monde de gestion des exploitations agricoles. Au-delà de la généralisation de l’irrigation d’appoint pour les céréales, de l’utilisation des eaux usées recyclées et de la rationalisation des ressources hydriques, il s’agit de s’adapter aux changements climatiques en prenant en considération d’autres aspects liés à l’organisation d’un secteur assujetti à de nombreux aléas.
Autrement dit, en finir avec une gestion archaïque des exploitations agricoles et franchir le pas de la modernisation en donnant la place qu’il faut à la recherche en associant les experts dans toute démarche visant à assurer à un nouveau mode de gestion.
Le ministre de l’agriculture qui prend part à Rome depuis hier et jusqu’à demain à la première réunion des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (une rencontre qui fait suite au premier mondial du Sommet sur les systèmes alimentaires de 2021) a bien relevé ce point lors de sa visite Médéa le 22 juillet dernier.
Il a estimé «impératif» d’introduire des changements dans le mode d’organisation, de gestion et de fonctionnement des exploitations agricoles en préparant les conditions de leur passage vers des exploitations de «référence moderne et performante».
«Une révision du mode d’organisation et de fonctionnement des fermes pilotes créées à partir du milieu des années 80 est devenu indispensable, voire, vital, eu égard au contexte économique mondial actuel», a clairement noté le ministre.
Pour M. Henni, ce changement est la solution idoine pour assurer une relance de productivité des exploitations.
Mais, faudrait-il baliser le terrain au monde de la recherche pour apporter son appui à ces mutations fortement attendues.
Mais également faire l’inventaire de toutes les mesures adoptées jusque-là particulièrement celles qui n’ont pas contribué à réduire la dépendance de l’Algérie vis-à-vis des importations et sa vulnérabilité face aux extrêmes climatiques appelés à s’accentuer dans les prochaines années.
Des périodes de sécheresse prolongées et des pluviométries extrêmes de plus en plus fréquentes sont prévues à l’avenir, l’Office national de la météorologie (ONM), qui a réitéré la nécessité d’élaborer des stratégies à tous les niveaux, notamment agricole.
Et ce d’autant qu’il s’agit de réussir le défi de réaliser les objectifs du développement durable (ODD) dans ce contexte d’incertitudes.
La réunion de la FAO permettra sans nul doute M. Henni qui aura plusieurs rencontres bilatérales, dont une avec le Directeur général de la FAO de discuter autour des moyens de mise en œuvre de cette réforme.
Cette réunion soulignera le rôle central des transformations des systèmes alimentaires dans l’avancement global des ODD avant le Sommet de septembre 2023.
Ce sera également un espace propice pour que les pays partagent des histoires de réussite et des premiers signes de transformation.
Mais surtout pour maintenir l’élan d’une action audacieuse pour renforcer la résilience des systèmes agricoles et agroalimentaires.
Ce qui dépendra de l’implication du mode de gouvernance, du degré d’implication de tous les acteurs. C’est-à-dire les pouvoirs publics, les chercheurs et les agriculteurs appelés à jouer un rôle primordial dans la réussite des mesures d’adaptation.
Autant alors miser sur la sensibilisation et la formation pour ce qui est de l’Algérie.