Le handball algérien continue de manger son pain noir. Sa traversée du désert n’est pas prête de s’achever. L’épisode du limogeage du sélectionneur national, Salah Bouchekriou, en est la parfaite illustration. Jadis cité en exemple, le handball algérien a perdu son aura, son standing et en partie l’affection de ses nombreux admirateurs.
Depuis une décade, au moins, il vit une crise multidimensionnelle qui a charrié beaucoup de mauvaises choses. Durant longtemps, le handball était suivi plus que le football, la locomotive du sport algérien. Il a été l’un de ses plus beaux fleurons avec des responsables compétents à la tête de la fédération, des présidents de club passionnés et militants de la petite balle.
Ne parlons pas des joueurs et de l’encadrement technique au niveau des clubs et de la fédération d’un niveau que nous enviaient beaucoup de pays qui, aujourd’hui, nous ont dépassés dans ce domaine. A l’époque de l’âge d’or du handball algérien, à l’ère de la réforme sportive, la discipline a trusté les titres continentaux, multiplié les participations aux Jeux olympiques et les championnats du monde.
Cela n’a été possible que grâce aux moyens que l’ Etat a mis à la disposition de ce sport collectif, à la conscience et la compétence des dirigeants, au savoir-faire des techniciens, à la qualité des joueurs et surtout à la stabilité au double niveau de la direction et de l’effectif. Ce temps semble révolu. Les changements perpétuels au niveau des organes dirigeants de la fédération, l’instabilité chronique à la barre technique ont fini par fragiliser dangereusement l’édifice. La fin de mission de Salah Bouchekriou à la tête de la sélection pour tous les motifs que les différentes parties ont mis en avant pénalisera l’EN algérienne. A quelques semaines du championnat d’Afrique qu’abritera l’Égypte, les Verts sont sans entraîneur.
Pourtant, le tournoi du Caire revêt une grande importance. Des tickets sont en jeu. D’abord, le billet qualificatif aux Jeux olympiques Paris 2024 pour le vainqueur de la compétition qui sera directement qualifié alors que les équipes classées 2e et 3e joueront des matchs barrage contre des formations d’un autre continent.
Les sélections classées entre la 1re et la 4e place seront qualifiées à la prochaine Coupe du monde. La fédération va devoir recruter un sélectionneur pour remplacer Salah Bouchekriou. Les amateurs de la petite balle se seraient bien passés de ce scénario qui n’augure rien de bon pour le handball national.