L'Autriche a reçu des fragments présumés du crâne de Ludwig van Beethoven, le célèbre compositeur allemand, dans l'espoir de résoudre le mystère entourant les causes de sa surdité et de son décès au XIXe siècle.
Les dix fragments, qui ont été remis à l'Université de médecine de Vienne par l'homme d'affaires américain Paul Kaufmann, sont des reliques héritées de son ancêtre, le médecin viennois Franz Romeo Seligmann, qui avait participé à l'exhumation des ossements du compositeur en 1863 à des fins d'études. Ces fragments ont été transmis de génération en génération au sein de la famille juive de Seligmann qui a dû fuir le nazisme.
Les ossements sont actuellement en cours d'authentification, et des recherches supplémentaires seront entreprises pour comprendre les nombreuses pathologies dont souffrait Beethoven. Dans une lettre adressée à ses frères en 1802, le compositeur avait exprimé le souhait que sa maladie soit décrite après sa mort et rendue publique. Cependant, à ce jour, les causes exactes de sa mort, survenue en mars 1827 à l'âge de 56 ans, restent un mystère.
En 2005, des examens aux rayons X suggéraient la possibilité d'un empoisonnement au plomb, probablement lié à ses habitudes de boire dans des gobelets de ce métal et aux traitements médicaux de l'époque. Une étude récente basée sur l'analyse ADN de mèches de cheveux avait quant à elle mis en évidence des prédispositions génétiques aux maladies du foie et une infection au virus de l'hépatite B à la fin de sa vie, suggérant une cirrhose comme cause probable de son décès, exacerbée par sa consommation d'alcool. Cependant, la cause de sa surdité progressive, qui lui avait tant causé de peine, reste toujours inconnue. Les nouvelles analyses des fragments crâniens pourraient apporter de nouveaux éclairages sur cette énigme entourant la vie et la santé du grand compositeur.