La situation sanitaire préoccupante à Béjaïa

17/01/2022 mis à jour: 23:37
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A Béjaïa, des gens font la queue devant un bureau de poste sans aucune distanciation physique / Photo : D. R.

Ces dernières 24 heures, la DSP a enregistré 250 malades hospitalisés, 13 décès et 36 nouvelles admissions à l’échelle de la wilaya.

Cela fait au moins une semaine à dix jours que nous constatons une stabilisation du nombre des cas de contamination. Cette baisse relative nous apporte à la fois du réconfort, mais aussi un souci, parce que cette tendance peut être un prélude à une flambée du nouveau variant, l’Omicron, qui a progressé à 33% au niveau national et risque de prendre au dépourvu nos hôpitaux quant à la gestion du nombre de patients qui arriveront dans les structures», avertit le DSP de Béjaïa, qui nous a reçus dans son bureau.

Ces dernières 24 heures, la DSP a enregistré 250 malades hospitalisés, 13 décès et 36 nouvelles admissions à l’échelle de la wilaya. Un chiffre qui reste important, surtout celui des décès qui concerne, dans 95% des cas, des personnes non vaccinées. Malgré la stabilisation des chiffres en matière d’admission dans les hôpitaux de la wilaya, le nombre des contaminations reste assez élevé.

En plus du nombre des hospitalisations à travers les structures de santé de la région, et qui culmine à une moyenne de 8 personnes par jour, les cas de décès font froid dans le dos. Plus de 250 personnes, entre citoyens et personnel médical, ont été emportées par le coronavirus depuis le mois de novembre à ce jour.

La stabilité de la courbe observée ces derniers jours ne doit pas, d’après le responsable, «occulter le spectre d’une flambée du variant Omicron qui peut surprendre tout le monde, probablement dans les deux semaines à venir».

Notre interlocuteur explique : «Il y a une transition qui s’opère actuellement et qui concerne le passage du variant Delta à celui de l’Omicron, dont la vitesse de propagation est 70 fois plus rapide, et nous risquons de payer chèrement ce relâchement général constaté chez la population.» D’où les appels incessants des services de la santé et la mutualisation des campagnes de sensibilisation à l’endroit des citoyens.

Au niveau des secteurs d’activités professionnelles, le DSP rassure que «nous n’avons pas déploré de grands clusters, notamment dans le milieu scolaire, qui est sous surveillance par nos équipes de prévention qui sillonnent les établissements, où on a enregistré seulement 15 élèves touchés par la Covid-19 sans qu’ils ne développent de forme grave». Seulement, les enfants restent un vecteur de ce virus qu’ils pourraient transmettre à leur entourage.

Le constat établi à travers les enquêtes épidémiologiques démontre, selon la même source, que la transmission du virus est d’abord intra-familiale, dans les regroupements et surtout, elle réside dans les transports.

Malgré les moyens qui ont été mis à la disposition des établissements scolaires afin d’endiguer la maladie, les praticiens constatent avec regret qu’«il n’y a pas d’afflux massif au même titre que chez nos professionnels de la santé (-25% vaccinés), bien qu’ils soient conscients des risques». Il est utile de rappeler que 8 employés de ce secteur ont perdu la vie à cause du coronavirus depuis le début de la pandémie. Pas moins de 1029 personnes, parmi le personnel soignant, ont contracté la Covid-19 depuis le début de l’épidémie, dont 387 confirmés avec test PCR. Idem pour la population.

Malgré la disponibilité de quatre variétés de vaccins et le déploiement de plusieurs centres de vaccination, l’engouement n’est pas au rendez-vous. La wilaya de Béjaïa enregistre un taux de 33% de la population vaccinée, ce qui démontre le scepticisme des citoyens qui devraient, ajoute le DSP, «faire confiance à nos médecins et experts, soucieux de la santé de leurs compatriotes».

Dans un EPH comme celui de la ville d’Amizour, on a déploré, durant les 15 premiers jours de ce mois de janvier, 17 personnes décédées des suites du coronavirus. «Rien que ces dernières 24 heures, 5 malades ont été hospitalisés. Depuis le début de la pandémie, l’EPH a enregistré 250 morts infectés par le virus. Il est rare que nos services n’enregistrent pas de cas de décès. Ce matin (hier), nous avons perdu 3 personnes», dit le Dr Mazioua Djamel, chef de bureau de la sous-direction des services de santé.

«Nous recevons une moyenne de 8 personnes par jour. La courbe n’est pas stable, mais elle ne descend pas pour autant depuis le début de la quatrième vague.» Actuellement, les services Covid-19 de l’hôpital d’Amizour prennent en charge 52 malades, dont deux sont au bloc de réanimation, un service qui ne compte que 5 lits médicalisés.

Afin de parer à un flux de malades plus important, l’EPH s’est vu contraint de réduire le nombre de lits d’hospitalisation de deux services pour renforcer le compartiment Covid-19 et porter sa capacité à 180 places.

Cela se fait, malheureusement, au détriment des autres services, qui doivent continuer de fonctionner, avoue notre interlocuteur. Enfin le Dr Mazioua regrette «le peu d’engouement des citoyens à la vaccination, notamment à travers différents secteurs d’activité que nous avons contactés dans le cadre de la campagne de vaccination, en collaboration avec les services de la médecine du travail»

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