De nombreuses propositions relatives à la réforme profonde du système national de santé ont été formulées dans les ateliers organisés lors de la rencontre nationale sur la relance du système national de santé pour faire face à tous les obstacles et anomalies que connaît le secteur depuis des années.
Les propositions phares restent bien sûr celles relatives, entre autres, à la prévention, la promotion de la santé, l’accès aux soins de qualité avec équité, le financement de la santé, la gestion des établissements, la formation et la valorisation de la ressource humaine et le système d’information qui constituent les fondements d’une politique de santé. Lesquels sont consacrés par la loi sanitaire de 2018, dont les textes d’application sont en attente de publication.
Les participants aux ateliers sont unanimes à déclarer que les dispositions contenues dans la loi sanitaire constituent la base même de cette réforme. «Il suffit d’élaborer et publier les textes d’application pour la mise en œuvre de cette réforme», a-t-on proposé.
La prévention qui est l’axe principal dans le développement et le renforcement du système de santé a suscité de vifs débats au niveau de l’atelier 1, notamment pour l’amélioration des moyens humains et matériels modernes, d’autant que les services de prévention ont joué un rôle important lors de cette pandémie.
«Nous avons des moyens humains et matériels pour continuer à assurer cette mission indispensable dans le développement de la santé publique», a souligné le Dr Djamel Fourar, directeur général de la prévention au ministère de la Santé, qui estime que «la prévention est l’élément essentiel pour assurer la promotion de la santé et la sécurité sanitaire et doit être dotée de moyens modernes pour son développement. Comme elle doit également bénéficier d’une restructuration en mettant en place des services de prévention au niveau des structures hospitalières toutes catégorie confondues», a-t-il indiqué, tout en rappelant que la pandémie a prouvé encore une fois le rôle primordial des Semep.
Comme il est question de relancer les programmes de prévention, notamment le plan cancer, créer un organisme de veille sanitaire, développer la recherche en matière de prévention, consolider les acquis en matière de vaccination, signale le Pr Amar Tebaibia, chef de service de médecine interne à l’hôpital Birtraria et modérateur dans l’atelier 1.
Le principe de la gratuité des soins doit revenir aux démunis, a-t-on recommandé dans l’atelier 2 portant sur la gouvernance de la gestion des établissements de santé car, pour les experts, «le système de santé n’est plus en mesure de satisfaire tous les usagers, en termes d’accès aux soins avec équité et une qualité élevée». Pour eux, il est temps de mettre en place des mécanismes adéquats pour contracter des assurances à travers des mutuelles et des assurances privées en plus de l’apport des caisses de la Sécurité sociale.
Rationaliser les dépenses
«La réforme de la santé est intimement liée à la réforme de la Sécurité sociale», a-t-on relevé, tout en insistant sur la révision des textes relatifs à la nomenclature des actes médicaux qui date de 1986.
Ce qui permettra, entre autres, de mettre en œuvre le système de la contractualisation, unique moyen d’arriver à la rationalisation des dépenses et à l’optimisation des moyens et réduire la part des ménages dans le financement de la santé qui a atteint 34%, selon les experts.
Pour ce faire, il est important «de réunir les conditions idoines et mettre en place un écosystème pour accompagner cette contractualisation. Combien coûte un malade et qui va payer est la première question qui doit être posée», relève un participant qui estime qu’un établissement hospitalier doit être considéré désormais comme une entreprise.
Le 3e atelier est lié aux professions, aux professionnels de la santé et à la gestion du parcours professionnel, demeurant le problème d’actualité, notamment la révision des statuts, des conditions et des modalités de l’exercice de leurs missions, de leur parcours professionnel et de leur formation, tout en révisant les modalités du recrutement et de la nomination.
La refonte de la formation, entre autres, à travers la création d’un institut de formation pour les paramédicaux sous la tutelle de l’Enseignement supérieur, a été proposée.
Pour ce qui est des médicaments et du matériel médical, il a été question de la numérisation du circuit de la distribution, la mise en place des listes des médicaments essentiels au niveau des établissements de santé et améliorer l’accès aux médicaments innovants à travers la signature de contrats de performance avec les laboratoires, notamment pour les thérapies innovantes.