Le professeur Djamel Eddine Nibouche, chef de service de cardiologie à l’hôpital Nafissa Hamoud d’Alger, s’est dit opposé à la levée du dispositif sanitaire anti-Covid mis en place par le gouvernement.
Le professeur Djamel Eddine Nibouche, chef du service de cardiologie à l’hôpital Nafissa Hamoud d’Alger, a appelé, hier, les Algériens à rester prudents en dépit du reflux de la pandémie de Covid-19.
«L’épidémie n’est pas totalement enrayée. Elle évolue par vagues. Dans ce cas, comment voulez-vous avoir une immunité collective ? J’ai vu des malades contracter le coronavirus deux ou trois fois, avec des formes graves. Je ne comprends pas comment on pourrait avoir une immunité collective alors que le virus change ?
Ce sont ces mutations multiples du virus qui le rendent dangereux. L’avenir est incertain tant que le virus circule», a souligné le professeur Djamel Eddine Nibouche, invité de la Radio nationale.
«Regardez ce qui se passe ne Chine ! On reconfine encore ! C’est décourageant ! On voudrait bien que l’épidémie cesse, mais il faut rester prudent quant à l’avenir. Il ne faut pas dire que l’épidémie est enrayée. Comme je l’ai dit, cette épidémie reste mystérieuse. Ce sont des virus respiratoires qui ont toujours posé des problèmes à l’humanité.
Le cas de la grippe n’a jamais été enrayé. Les épidémies de grippe existent et exciteront encore tant qu’on n’a pas encore maîtrisé la situation», a mis en garde le chef du service de cardiologie à l’hôpital Nafissa Hamoud d’Alger.Ce dernier s’est dit opposé à la levée du dispositif sanitaire anti-Covid, mis en place par le gouvernement. «Tant que la maladie persiste, il serait, à mon avis, imprudent, de lever les mesures strictes.
Cependant, il faudrait, peut-être, les alléger dans le sens de l’amélioration et de la performance de l’économie et de l’efficacité dans les actions quotidiennes pour ne pas perturber l’économie du pays», a souligné l’invité de la radio.
Par ailleurs, le professeur Djamel Eddine Nibouche a plaidé en faveur de la préservation du caractère social du système de santé en le renforçant par l’implication des mutuelles. «L’Algérie a opté depuis toujours pour une médecine sociale garantissant aux citoyens une égalité d’accès aux soins.
Cependant, certaines maladies nécessitent des prises en charge de plus haut niveau et qui dépassent les capacités actuelles de nos structures sanitaires publiques», a souligné le professeur Nibouche. Selon lui, la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) ne peut supporter à elle seule tout le poids des frais coûteux des soins.
Pour parer à ce problème, il a recommandé la création de mutuelles et la dynamisation de celles déjà existantes, outre l’implication des compagnies d’assurances.
«L’activité des soins de haut niveau doit être encadrée et bien réglementée, et ce, afin d’éviter tout dépassement préjudiciable à notre système de santé (...). Toute action doit être réfléchie, contrôlée et évaluée», a-t-il insisté, jugeant nécessaire de clarifier le rôle du secteur privé et de mieux réglementer son champs d’intervention.