Les spécialistes rappellent qu’il est démontré scientifiquement que la levée des restrictions sanitaires participe à la multiplication des cas de Covid-19 devant une baisse de l’immunité collective.
La pandémie de Covid-19 a été au centre des débat du 10e congrès de la Société algérienne d’immunologie qui se tient depuis hier à Alger. L’épidémie, qui connaît actuellement une nouvelle progression en Europe suite à la levée de toutes les restrictions sanitaires, demeure stable dans notre pays.
Le variant Omicron et ses différentes souches circulent encore, ont expliqué les spécialistes, mais la re-contamination et encore faible pour le moment. «La courbe actuelle enregistrée en Algérie ne s’inscrit pas encore dans la tendance mondiale particulièrement dans certains pays d’Europe», a déclaré le Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d’immunologie et chef de service à l’hôpital de Rouiba.
Il explique que le virus Sars CoV-2 est toujours en circulation, mais il n’arrive pas à se multiplier davantage. «Il n’y a pas pour le moment de gros clusters. Ceci s’explique par le fait que l’immunité à l’Omicron n’a pas encore baissé et les personnes sont protégées, même si nous enregistrons des re-contaminations avec des formes très légères de la maladie», a-t-il souligné, en rappelant que cette forte immunité est acquise par l’infection naturelle et la vaccination.
Cela dit, il rappelle qu’il est démontré scientifiquement que la levée des restrictions sanitaires et certaines mesures, telles que le port du masque, participent justement à la multiplication des cas de Covid-19 devant une baisse de l’immunité collective.
A propos de la forme longue de Covid qui a fait l’objet de nombreuses publications, le Pr Djenouhat a précisé que plusieurs hypothèses ont été émises : «Il y a d’une part la persistance du virus dans l’organisme, dans des organes ou tissus exprimant le Irécepteur ACE-2, la persistance du syndrome inflammatoire et enfin le déclenchement des mécanismes auto-immuns.
Des études ont montré qu’entre 15 à 20% atteint de Covid long guérissent», tout en mettant en exergue une flambée des maladies auto-immunes notamment le diabète, les rhumatismes inflammatoires chroniques sans oublier les maladies rénales et neuropsychiatriques. «Les problèmes cardiovasculaires ont également augmenté, notamment les AVC et les arrêts cardiaques, d’où l’augmentation des décès chez les jeunes», a-t-il indiqué.
Intervenant sur la nouvelle épidémie de la variole du singe, le Pr Aït Messaoudene de l’Agence nationale de sécurité sanitaire a affirme que l’Algérie n’a pas enregistré de cas, mais il a insisté sur l’importance d’organisation de campagnes massives de sensibilisation du grand public «dès l’apparition du premier cas» et prendre toutes les mesures et dispositions nécessaires pour faire face à une éventuelle épidémie et diffuser la conduite à tenir.
A noter que les travaux du congrès portent également sur d’autres thématiques, notamment l’immunothérapie en oncologie, la biothérapie, Covid-19 et les rhumatismes inflammatoires et les examens biologiques. Lesquels doivent être, selon le Pr Djenouhat, sérieusement encadrés à travers une direction dédiée à cette activité.
«Le choix et l’utilisation des réactifs doivent être décidés par des experts en la matière. Il y a une différence entre les réactifs et les médicaments», a-t-il ajouté.