Séoul estime que le potentiel d’élargissement de la coopération algéro-coréenne est immense, en particulier dans des domaines comme le commerce, la douane électronique (projet de numérisation), le développement durable, la sécurité alimentaire et l’industrie.
Depuis la signature en 2006 de l’accord de partenariat stratégique avec l’Algérie (unique en son genre avec les pays africains), la Corée du Sud a multiplié les initiatives et projets de coopération dans différents domaines et secteurs. «Nos deux pays entretiennent des liens de coopération étroits qui vont au-delà de la simple coopération économique…
Notre partenariat stratégique symbolise un partenariat profond et multiforme et nous assistons à une montée en puissance de nos échanges», soutient You Ki-jun, ambassadeur de la Corée du Sud en Algérie; lors d’une rencontre avec des représentants de la presse nationale autour de la présence active sud-coréenne dans notre pays.
Le diplomate estime que «le potentiel d’élargissement de notre coopération est immense, en particulier dans des domaines comme le commerce, la douane électronique (projet de numérisation), le développement durable, la sécurité alimentaire et l’industrie». Le volume des échanges entre les deux pays s’est élevé en 2022 à 3,6 milliards de dollars à l’avantage de l’Algérie, qui exporte du pétrole vers ce pays asiatique.
La Corée du Sud, soutient l’ambassadeur, aspire à accroître ses échanges avec l’Algérie et renforcer sa présence, notamment à la faveur de l’application de la nouvelle loi sur l’investissement. «Il s’agit d’une loi pro-active qui a un attrait certain…
D’ailleurs nos opérateurs économiques étudient les articles de cette loi afin de mieux comprendre les avantages qu’elle offre à l’investissement… Les Coréens considèrent favorablement cette loi et pensent qu’il y a des opportunités à saisir. Je suis très optimiste et les résultats des efforts de renforcement de la coopération bilatérale ne vont pas tarder à se montrer», affirme You Ki-jun.
La Corée du Sud appuie ses échanges avec le reste du monde à travers quatre grandes organisations publiques, que sont la Koica, la Kotra, la Keiti et Kopia. Ces dernières, qui ont des représentations en Algérie, traduisent par des projets effectifs les liens de coopération entre la Corée du Sud et ses partenaires.
La Koica, qui s’occupe de la transformation digitale, du changement climatique et du développement durable, a mené plusieurs projets en Algérie liés au transfert de technologies et renforcement du développement durable.
A ce titre, la Koica a dirigé le projet de transfert de technologie dans le domaine de la production de semence de pommes de terre, ainsi que celui lié à la culture de crevette à Ouargla, le projet de plan directeur de la ville nouvelle des technologies scientifiques ainsi que le projet de guichet unique des Douanes dans le cadre de la transformation numérique.
«La Koica, à travers son institut de recherche, a fait bénéficier des experts algériens de formations dans le domaine de la culture de semence de pomme de terre, qui a été couronné par la réduction du volume des importations algériennes, qui est passé de 100 millions de dollars à 40 et 50 millions par an et a permis à l’Algérie d’atteindre en 2020 l’autosuffisance en matière de semence de pomme de terre», explique Jang Bonghee, directeur du bureau de Koica en Algérie.
Le même intervenant a souligné que la Koica a entrepris en 2018 la première phase de numérisation de la douane, et a entamé en 2023 le projet de guichet unique, qui sera réceptionné en 2024. «Nous espérons que ce système servira de base à l’administration douanière afin de renforcer la transparence et l’efficacité pour soutenir une politique de commerce extérieur favorisant davantage l’investissement», note M. Bonghee.
Le représentant de la Keiti, Lee, Kyoung Che, souligne pour sa part que la coopération dans le domaine de la protection de l’environnement revêt beaucoup d’importance. Il cite à ce titre des projets de coopération dans le domaine de l’assainissement ou encore dans le traitement des déchets, notamment la diminution de l’émission de gaz à effet de serre par la capture et la combustion de gaz méthane émis par le centre d’enfouissement des déchets.
Du côté de la Kotra, la coopération s’étend aux petites et moyennes entreprises. «A travers ce service, les entreprises coréennes fournissent des pièces détachées pour l’automobile, des équipements pour les appareils médicaux, des additifs chimiques pour la fabrication de produits plastique, etc.» Le volume des transactions générées par ce service s’est élevé à 25 millions de dollars cette année.
«Dans le cadre d’un programme intitulé Korea-Algeria Manufacturing Partnership, on permet l’identification des entreprises algériennes qui souhaitent s’approvisionner en matériaux, en pièces ou en équipements coréens pour les mettre en contact avec des producteurs coréens», explique Park Minjoon, directeur du bureau de la Kotra.
La Kopia, et après le succès du projet de développement de la culture des patates douces dans le Sahara algérien, mène actuellement, entre autres projets, des recherches pour développer des technologies afin d’améliorer les variétés de blé en Algérie à travers, notamment, le procédé de Speed Breeding pour augmenter la production et réduire le temps de culture.