Il a fallu l’intervention du doyen de la faculté de médecine, le Pr Bouaziz, pour que la grève n’ait pas lieu. En effet, il a invité les médecins de la chirurgie générale, gastrique et vasculaire à la table des négociations face au directeur du CHU Annaba qui a lâché du lest en répondant favorablement aux revendications des médecins.
Il s’est engagé à les satisfaire avec échéancier, dont le procès-verbal a été signé par les deux parties au terme de la rencontre. Pour tempérer l’ardeur virale d’une colère générale des médecins du CHU Annaba, l’administration s’est, ainsi, engagée à fournir, dans les détails de l’accord, d’ici le 28 février courant deux scialytiques plafonniers avec deux tables opératoires en remplacement de ceux détériorées. Samedi, la direction générale du CHU Annaba a installé déjà deux respirateurs dans les mêmes blocs au lieu d’autres qui sont souvent en panne sinon à l’arrêt. Egalement auteurs de préavis de grève, les services de la médecine légale et de la neurochirurgie qui dénoncent aussi des insuffisances seront aussi satisfaits suite à un engagement similaire.
Un engagement salutaire pour la direction générale sachant que même le bureau de la wilaya de Annaba de l’Union générale des étudiants algériens (UGEA) a pris le train en marche en soutenant l’action de ces chefs de service. Pour l’UGEA, la formation des jeunes étudiants en médecine s’effectue dans les services, victimes de «mauvaises conditions». Le 8 février 2022, le collectif des chirurgiens du Service de chirurgie générale, Digestive et vasculaire de l’hôpital Ibn Rochd, relevant du CHU Annaba ont déposé un préavis de grève pour le 20 février. Dans leur action, ils seront suivis deux jours après par les médecins de la neurochirurgie et leurs confrères de la médecine légale.
Dans ce préavis, on pouvait lire, entre autres, que «depuis quatre mois, une seule salle opératoire est fonctionnelle sur les quatre disponibles». Enumérant les nombreux dysfonctionnements, les auteurs de ce préavis de grève, déposé aussi sur les bureaux des autorités locales et du SNECHU, ont noté que «les scialytiques plafonniers sont détériorés, en mauvais état, diffusant une lumière faible non adaptée au bon déroulement des interventions chirurgicales.
Les tables opératoires sont vétustes, certaines très endommagées, n’assurant aucune position. Les appareils d’anesthésie de fonction très ancienne et déjà très longtemps amortis, datent de presque plus de 20 ans selon l’expertise de nos confrères réanimateurs.
Le seul respirateur actuellement en fonction tombe régulièrement en panne, parfois au moment de l’intervention chirurgicale, mettant en danger la sécurité du malade. Instrumentations chirurgicales très ancienne. Le service de chirurgie générale qui n’a jamais eu de rénovation, plusieurs promesses d’aménagement qui ne sont pas tenues à ce jour».
Force est de souligner que cette action de protestation intervient au lendemain de l’annonce par le Centre français de gestion des praticiens hospitaliers (CNG), de la liste de 1200 praticiens de différentes spécialités admis après avoir satisfait aux Epreuves de vérification des connaissances (EVC). Ils quitteront l’Algérie pour exercer dans des conditions meilleures dans les hôpitaux français.