Les exportations algériennes de pétrole de qualité Sahara Blend ont affiché une forte hausse le mois dernier. Les expéditions de brut algérien vers la région Asie-Pacifique ont augmenté de 86%, alors que celles destinées au continent européen et la Méditerranée ont grimpé de 26%.
La totalité des exportations algériennes a marqué une hausse de 31% durant le mois de février dernier par rapport au mois précédent, selon les données de suivi de la plateforme Argus-Media. Les chargements en février ont porté sur 445 000 barils/jour en février contre 341 000 b/j en janvier dernier, soit le niveau le plus bas depuis 2022. Selon les mêmes données, 348 000 b/j ont été expédiés vers le nord-est de l’Europe et la Méditerranée, marquant ainsi une hausse de 26% par rapport au même mois de référence.
Cette augmentation a été surtout stimulée par une hausse de la demande des raffineries françaises et une première livraison du Sahara Blend algérien vers l’Irlande. Cette dernière a reçu, selon la carte des exportations du mois dernier, sa première et rare cargaison du genre depuis 2018.
Il est utile de souligner que la France a acheté un tiers des exportations de brut algérien, avec des chargements atteignant 111 000 b/j contre 20 000 b/j seulement en janvier. Cette hausse de la demande française est expliquée par un ralentissement de la maintenance au niveau des raffineries. L’intérêt français pour le Sahara Blend algérien au mois de février a coïncidé avec une chute de la part du brut nigérian à destination de l’Hexagone, de l’ordre de 35% pour s’établir à 112 000 barils par jour, indiquent des données de Vortexa.
Hausse de la demande française
«La hausse de la demande française a soutenu les différentiels de prix du mélange saharien en janvier, période durant laquelle la plupart des cargaisons chargées en février ont été négociées», explique la même source. Du côté de la région Asie-Pacifique, le Sahara Blend reçoit un intérêt croissant.
Les expéditions algériennes vers cette région du monde ont augmenté de 86% sur le mois de février pour s’établir à 72 000 b/j, « après qu’une cargaison de 2 millions de b/j ait été chargée sur VLCC à destination de la Corée du Sud».
A noter que la Corée du Sud arrive en tête de liste des importateurs de cargaisons maritimes algériennes, avec 120 000 barils par jour, suivie de la France avec 103 000 barils par jour. Contrairement à la tendance haussière des exportations vers les marchés européen et asiatique, les expéditions vers les Amériques ont marqué une baisse légère de 3% sur un mois pour s’établir à 25 000 b/j. «Une seule cargaison a traversé l’Atlantique en janvier et février, après une pause en décembre», indiquent les données d’Argus.
Il est utile de rappeler que le début du mois en cours a vu la commande d’une expédition massive de brut algérien vers le Nigeria. La cargaison estimée à 1 million de barils par jour est destinée à être acheminée à la mi-mars vers la plus grande raffinerie d’Afrique Dangote.
Il s’agit du premier achat de brut algérien par le raffineur nigérian. «Le pétrole brut algérien produit à partir du champ de Hassi Messaoud est connu pour sa haute qualité et sa faible teneur en soufre, ce qui le rend attractif pour les différents marchés», estiment les analystes.
Pour rappel, les exportations de pétrole algérien et ses dérivés ont augmenté, durant l’année 2024, de 7% pour atteindre 778 000 barils par jour, contre 729 000 barils par jour en 2023.