La fédération dans un tourbillon (Commentaire)

14/06/2023 mis à jour: 09:46
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Moins d’un an après son arrivée à la tête de l’instance faitière, Djahid Zefizef a consommé tout son crédit. La maison du football craque de partout. Elle risque d’être emportée dans les prochaines heures. A force de s’obstiner dans la mauvaise voie et des choix aléatoires, la fédération et ses principaux dirigeants se sont éloignés des objectifs assignés à l’instance. 

Résultat des courses, elle (la fédération) va tomber comme un fruit mûr. Les dernières affaires portées à la connaissance de l’opinion publique telles que les épisodes du non-enregistrement de l’équipe nationale féminine aux éliminatoires des Jeux olympiques de Paris 2024, le dossier Mediapro qui n’a pas encore livré tous ses secrets, l’interminable feuilleton du cumul de mandats électifs, la non-adoption des nouveaux statuts qui sommeillent dans les tiroirs depuis 3 ans, la mise en conformité des statuts de la fédération avec les lois et décrets de la République reportée aux calendes greques, la multiplication des dépassements statutaires et réglementaires maintes fois dénoncés jamais réglés. Tout cela a préparé le lit des transgressions des lois, textes et règlements par l’autorité censée les appliquer à la lettre. 

La fédération de Djahid Zefizef, à l’instar de ses devancières, s’est foncièrement inscrite dans le registre des fossoyeurs du football algérien. C’est la conséquence directe des choix imposés par des parties et cercles qui se retrouvent aujourd’hui devant des choix douloureux. Renvoyer tout le monde ? Ce serait une reconnaissance explicite de leurs mauvais choix, ou opter pour le changement dans la continuité avec les mêmes pratiques et les mêmes hommes ? 

Aujourd’hui, les informations qui remontent du front ne sont pas bonnes du tout. Bon nombre de dirigeants ont été auditionnés sur  l’affaire Mediapro qui risque de sonner la fin de nombreux responsables. Selon des informations fuitées des couloirs de la fédération et des allées du centre technique national (CTN) de Sidi Moussa, le secrétaire général de la fédération, Mounir D’bichi aurait été prié de faire ses cartons et de quitter la fédération. Il ne serait pas le seul partant. Il fait l’objet de beaucoup de critiques sur sa manière de gérer les affaires administratives de la fédération. Le président lui aussi n’est pas exempt de critiques. 

Ses déclarations maladroites sur les joueurs étrangers, alors qu’il parlait de joueurs algériens nés et formés à l’étranger, sont  très mal passées. Il a corsé son chapelet d’erreurs en se dédouanant de l’affaire du non-engagement de l’équipe féminine dans les éliminatoires des JO-2024 en se défaussant sur son prédécesseur Charaf Eddine Amara jusqu’à ce que le quotidien El Khabar dévoile un document que la Fifa a adressé à la FAF lui accordant un délai de 4 jours  supplémentaires pour inscrire la sélection aux éliminatoires des Jeux olympiques 2024. La correspondance est arrivée plusieurs jours après son élection et sa prise de fonctions. 

Pourquoi a-t-il prétendu le contraire et déclaré publiquement que cet épisode s’est produit avant son arrivée à la tête de la fédération ? C’est un parjure qui ne pardonne pas dans une fédération qui se respecte. Les jours et les événements à venir n’augurent rien de bon pour le football algérien. 

A la mi-juillet, la Confédération africaine de football (CAF) tiendra un important congrès à Cotonou, la capitale du Bénin. Le 13 juillet prochain, la CAF devrait dévoiler le nom du pays qui organisera la CAN 2025 et organisera les élections au Comex de la CAF. L’Algérie et Djahid Zefizef sont candidats aux deux votes. En cas d’insuccès dans les deux opérations, il sera difficile au président de la FAF de rester en place. 

Une chose semble certaine. Beaucoup de membres de la fédération ne survivront pas à l’été pourri 2023 et ses affaires qui ne sentent pas bon.

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