La Fédération algérienne de football (FAF) a interdit aux journalistes du site électronique Foot 2022 de couvrir la conférence du sélectionneur national tenue dimanche dernier. C’est une grave entrave à l’exercice du droit d’informer consacré par la Constitution.
Aucune raison ne peut justifier cette décision. C’est la seconde fois, au moins, depuis l’élection de Charaf Eddine Amara à la tête de la fédération que pareille décision est prononcée contre un média.
Rien, absolument rien, ne peut la justifier sauf par l’arbitraire. Si le site en question a diffamé la fédération, un ou plusieurs de ses membres, la loi algérienne permet à toute institution, personne morale, ou individu, personne physique, de recourir à la justice. Ce type de décision nous renvoie à une période qu’on croyait révolue.
Ce qui dérange dans cette affaire, c’est le silence assourdissant des médias et confrères qui ont observé une attitude pour le moins incompréhensible. Pas un mot, ni réaction, sinon très peu. Chacun est libre d’exprimer son avis, son opinion, bien sûr dans le respect total des règles de déontologie. L’interdiction prononcée par la fédération à l’encontre de confrères n’honore ni son auteur ni la fédération. Elle nous renvoie aux heures sombres d’un passé que nul ne souhaite vivre aux futures générations de confrères.
Loin du corporatisme, il faut refuser ce type de réaction. Nul n’a le droit de museler la presse au motif qu’elle critique l’action d’une fédération ou de son président. Les tribunaux existent pour régler ce type de problèmes. Quant à la presse sportive, elle a encore perdu une occasion de défendre ses acquis et ses droits.
Cela ne signifie nullement qu’il faut tout et toujours cautionner les écrits, déclarations et propos de confrères au nom d’un corporatisme de façade.