La diva libanaise souffle ses 90 bougies : Symbole d'unité nationale dans un pays divisé

24/11/2024 mis à jour: 23:51
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La diva libanaise Faïrouz lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010

La dernière légende vivante de la chanson arabe, Faïrouz, a soufflé jeudi ses 90 bougies, alors que son pays, le Liban, qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.  

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans un pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage. En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Faïrouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur. «A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire», a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram. «La voix de Faïrouz est mon pays», a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé. Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparaît plus en public depuis plus d'une décennie. «Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante», regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions. Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté «Je t'aime, ô Liban, mon pays» (Bhebbak ya Loubnane), une chanson devenue iconique. Faïrouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

 Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes - les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki -, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe. Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne. Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabes traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne. C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement des bombes israéliennes, que la carrière de Faïrouz s'envole. Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.
 

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