La CSA a exprimé sa «consternation» après l’annonce de la grille indiciaire : Des mouvements de protestation en perspective

13/04/2022 mis à jour: 01:29
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( photo : H. Lyès/archives )

Le pouvoir d’achat des citoyens ne cessent de se détériorer. Les mesures, qui ont été prises récemment par les plus hautes autorités du pays dans l’objectif de l’améliorer, ne semblent pas être une réponse qui soit à la hauteur des attentes, d’après plusieurs organisations syndicales. 

Samedi dernier, le décret présidentiel n° 22-138 du 31 mars 2022, modifiant le décret présidentiel n° 07-304 du 29 septembre 2007 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires, a été publié au Journal officiel. Le nouveau texte prévoit donc une augmentation de 50 points indiciaires pour tous les fonctionnaires, ce qui se traduirait, selon toute vraisemblance, par une hausse minimum du salaire de 2250 DA. 
 

La valeur du point indiciaire est maintenue à 45 DA. Dans un communiqué rendu public lundi soir, la Confédération des syndicats autonomes (CSA), qui regroupe plusieurs organisations syndicales de la Fonction publique et dont le coordinateur actuel est le président du Satef, Boualem Amoura, a estimé que cette hausse, qui vient «après une longue attente et des promesses d’une revalorisation importante» des salaires, «a déçu les fonctionnaires».

 Tout en exprimant sa «consternation» et son «rejet de cette décision qui ne pourra rééquilibrer le pouvoir d’achat des citoyens dans un contexte marqué par une forte flambée des prix des produits de large consommation», le CSA réclame «la révision de la valeur du point indiciaire, le régime indemnitaire et la mise en place d’un observatoire national du pouvoir d’achat». 

A cet effet, cette Confédération annonce des mouvements de protestation, dont «la nature et le timing seront décidés ultérieurement, après consultation entre tous les syndicats». Il est sans dire que la majorité des syndicalistes qui se sont exprimés sur ce décret, au lendemain de sa publication, ont estimé qu’il était loin des attentes des travailleurs. 
 

Chute du pouvoir d’achat
 

Les hausses, imposables d’ailleurs, faut-il le préciser, ne pourront couvrir l’inflation qui s’est installée sur les prix des produits alimentaires et qui se poursuit. Même chose pour ce qui est des baisses de l’impôt sur le revenu global (IRG) décidées dans la loi de finances 2022 et qui ne sont pas importantes, comme l’ont jugé les syndicats. Le pouvoir d’achat connaît une telle dégringolade qu’une hausse de 2000 ou 2500 DA paraît insignifiante. «Au moment où les travailleurs du monde se prépare à célébrer la Fête du travail et les acquis arrachés, le fonctionnaire et travailleur algérien vit une situation difficile, tant sur le plan professionnel que sur le plan social, tout comme il subit une fin de non-recevoir de ses revendications socio-professionnelles», a indiqué la CSA dans son communiqué, en rappelant les derniers mouvements de protestation par rapport à la prime de zone dans les Hauts-Plateaux, les Aurès et le Sud, ou bien la «marginalisation» des syndicats autonomes et de la Confédération par le gouvernement, qui ne les a pas impliqués dans l’élaboration des derniers textes relatifs au secteur. 
 

Attendues par plus d’un et annoncées par les autorités en grande pompe, ces «hausses» n’ont pas finalement été accueillies par les syndicats avec satisfaction. La CSA, qui regroupe de nombreux syndicats, notamment ceux de l’éducation et de la santé, promet de reprendre la contestation. Face à la dégradation continue du pouvoir d’achat, il était évident que les représentants des travailleurs n’auront d’autres choix que de durcir le ton. 

 

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