Le tir de missile balistique effectué par la Corée du Nord le 5 novembre marque une nouvelle étape dans la démonstration de force du régime de Kim Jong-un, quelques heures seulement avant l’élection présidentielle américaine.
Ce lancement est le deuxième en cinq jours, après le test jeudi dernier d'un missile balistique intercontinental (ICBM) à combustible solide, le plus avancé de l’arsenal nord-coréen. Selon Séoul et Tokyo, le missile a été lancé depuis la côte est de la Corée du Nord en direction de la mer du Japon.
Ces récents essais d’armement interviennent dans un contexte de tensions accrues dans la région, notamment à cause du rapprochement militaire entre Pyongyang et Moscou. Washington accuse la Corée du Nord d'avoir envoyé des milliers de soldats en soutien à la Russie dans son conflit contre l’Ukraine. En réponse au lancement de l’ICBM, les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont mené un exercice militaire conjoint, mobilisant notamment un bombardier lourd américain B-1B et des chasseurs sud-coréens et japonais. Cette manœuvre a suscité une vive réaction de Kim Yo Jong, la sœur de Kim Jong-un, qui a dénoncé une « preuve de l'agressivité » des États-Unis et de leurs alliés et justifié la politique de renforcement nucléaire de la Corée du Nord.
Ces tensions s’accentuent alors que la Corée du Sud envisage désormais, pour la première fois, la possibilité d’envoyer directement des armes à l’Ukraine, brisant ainsi sa politique de non-intervention armée dans des conflits actifs. Cette décision pourrait répondre aux allégations selon lesquelles la Corée du Nord approvisionnerait la Russie en munitions et missiles, et aurait même déployé des troupes en soutien.
Enfin, le contexte de l’élection présidentielle américaine ajoute une dimension stratégique aux agissements nord-coréens, certains observateurs estimant que ces tests d’armes visent à détourner l’attention de la situation militaire en Ukraine et à rappeler la menace nord-coréenne. La Corée du Nord et la Russie, renforçant leur alliance, partagent une hostilité commune envers les États-Unis, ce qui pourrait modifier l’équilibre des forces dans la région Asie-Pacifique.