La Russie et l’Algérie ont signé jeudi un accord dans le domaine spatial lors de la visite d’Etat du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à Moscou. Cet accord sur l’exploration de l’espace a été conjointement paraphé par le chef du holding russe pour les activités spatiales Roskosmos, Iouri Borissov, et l’ambassadeur d’Algérie en Russie, Smaïl Benamara, a indiqué l’agence Sputnik.
Cet accord a été conclu subséquemment à la signature, par le président algérien et son homologue russe, de la déclaration sur le partenariat stratégique approfondi. La coopération dans le domaine spatial constitue l’un des secteurs importants à promouvoir entre l’Algérie et la Russie, comme l’a d’ailleurs déclaré, en mai dernier, l’ambassadeur d’Algérie en Russie. C’était à l’occasion d’une réunion de travail qu’il a eue, à Moscou, avec le patron de Roskosmos.
«L’ambassadeur d’Algérie en Russie s’est entretenu le 11 mai 2023 avec le PDG de Roskosmos. Il a également tenu une réunion de travail au siège de l’ambassade d’Algérie à Moscou», avait souligné un communiqué de la représentation algérienne à Moscou.
Lors de cette rencontre, il a été notamment question de la visite envisagée en Algérie d’Iouri Borissov ainsi que de la «concrétisation d’un accord entre les agences spatiales des deux pays», avait ajouté la même source.
Lancement de nouveaux satellites
Iouri Borissov avait, quelques jours auparavant, évoqué des contrats de mise en orbite de satellites avec plusieurs pays, comme l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Vietnam ou le Myanmar. «L’isolement imposé par le G7 et les Etats-Unis n’a pas intimidé certains pays comme l’Algérie, le Myanmar, le Vietnam, l’Egypte ou l’Afrique du Sud, qui évoquent avec nous différents contrats en matière de lancement des satellites que nous concevons sur leur commande et mettrons en orbite», a-t-il fait savoir, selon une déclaration rapporté par l’agence Tass.
Selon Iouri Borissov, cité par la revue Space in Africa, la Russie est en négociation pour la concrétisation de contrats de conception et de mise en orbite de satellites avec plusieurs pays à travers le monde, dont l’Algérie, le Nigeria, l’Egypte et l’Afrique du Sud. Ces accords interviennent, d’après la même source, dans un contexte marqué par la recrudescence des investissements des pays africains dans des programmes spatiaux.
Selon l’édition 2022 du rapport annuel de l’industrie spatiale africaine réalisé par Space In Africa, la valeur de cette industrie devrait atteindre 22,64 milliards de dollars en 2026, alors qu’elle était évaluée à 19,49 milliards de dollars en 2021.
Le même rapport indique que les nations africaines ont alloué un total de 534,9 millions de dollars aux programmes spatiaux en 2022, contre 523,2 millions de dollars en 2021. S’ils aboutissent, ces partenariats devraient accélérer le développement de l’industrie spatiale des pays concernés et celle de l’Afrique en général.
Rappelons que le Nigeria, l’Algérie, l’Afrique du Sud et l’Egypte font partie du cercle très fermé des pays africains disposant d’une agence spatiale. La technologie spatiale pourrait être utilisée pour améliorer la couverture des services télécoms et internet à haut débit, notamment dans les zones rurales ou reculées, difficiles d’accès pour les opérateurs de téléphonie mobile.