La visite d’Etat du président Abdelmadjid Tebboune au Portugal «s’inscrit dans le cadre du renforcement de l’amitié historique, de la coopération et des relations de bon voisinage entre les deux pays».
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est depuis hier en visite d’Etat au Portugal, a indiqué un communiqué de la Présidence. Répondant à l’invitation de son homologue Marcelo Rebelo de Sousa, le président Tebboune y séjournera deux jours, avec un programme bien chargé. En effet, une rencontre au sommet est prévue aujourd’hui au Palais national de Belém, à Lisbonne, où les deux chefs d’Etat aborderont la coopération bilatérale ainsi que les questions régionales et internationales.
Le président Tebboune est convié à un dîner le même jour avec son homologue Marcelo Rebelo de Sousa au Palais national d’Ajuda, a annoncé la Présidence portugaise. Lors de cette visite, le président Tebboune aura également des discussions avec le Premier ministre, António Costa, le président du Parlement, Augusto Santos Silva, et le maire de Lisbonne, Carlos Moedas.
Cette visite, première du genre depuis 2005, «s’inscrit dans le cadre du renforcement de l’amitié historique, de la coopération et des relations de bon voisinage entre les deux pays pour les étendre à des domaines plus larges au mieux des intérêts des deux peuples voisins», a précisé la présidence de la République. De son côté, la Présidence portugaise a affirmé, dans un communiqué rendu public le dimanche dernier, que cette visite constitue «une perspective commune d’approfondissement des excellentes relations entre les deux pays».
Forum économique
Un forum d’affaires algéro-portugais se tiendra au deuxième jour de cette visite, qui intervient une semaine après la tenue à Alger de la 6e session du groupe de travail mixte de coopération économique algéro-portugais, à laquelle a pris part le ministre portugais de l’Economie et de la Mer, Antonio Costa Silva. Au cours de son séjour en Algérie, M. Costa Silva a rencontré le Premier ministre, Aïmane Benabderrahmane, et plusieurs ministres, avec lesquels il a examiné de nouvelles opportunités d’investissement et de coopération.
Qualifiant l’Algérie de «partenaire clé et crédible dans un monde de plus en plus incertain au niveau économique et géopolitique», le ministre portugais de l’Economie avait fait part de la volonté du Portugal de quintupler ses investissements en Algérie et de les diversifier en touchant à d’autres secteurs d’activité, à l’instar des travaux publics, des finances, de l’industrie, de la production pharmaceutique, de l’hydraulique, de l’agriculture, de l’énergie et des transports. Les investissements portugais en Algérie restent faibles et loin de refléter la qualité des relations bilatérales et les profonds liens d’amitiés qui lient les deux pays. Selon les statistiques de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), seulement huit projets d’investissements portugais ont été enregistrés à 2022. Il y aurait tout de même quelque 80 entreprises portugaises activant en Algérie, notamment dans les secteurs stratégiques.
L’Algérie a appelé, par la voix de son ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, à consolider la dynamique commerciale avec le Portugal en augmentant les échanges commerciaux qui sont de l’ordre de 450 millions d’euros. Un volume qui reste en deçà du potentiel existant entre les deux pays. L’Algérie est le plus important fournisseur énergique du Portugal, avec un volume annuel couvrant 40% des besoins de ce pays.
Relations historiques
L’Algérie entretient avec le Portugal des relations solides et historiques. Quelques années après l’indépendance, au début des années 1970, le jeune Etat algérien avait fortement et ouvertement soutenu l’opposition démocratique portugaise dans sa lutte contre la dictature. Un soutien que les Portugais sont loin d’oublier.
Lors de sa visite à Alger en mars 2022, le ministre d’Etat et des Affaires étrangères du Portugal, Augusto Santos Silva, avait affirmé que son pays «a une dette envers l’Algérie, laquelle a joué un rôle important dans le processus de démocratisation du Portugal». Il avait rappelé, également, qu’«en 1975, une convention a été signée à Alger proclamant l’indépendance de plusieurs pays africains colonisés par le Portugal, permettant ainsi la naissance de pays lusophones». Aujourd’hui, les deux pays ont une convergence de vue sur de nombreux dossiers régionaux et internationaux.
Sur le conflit du Sahara occidental, le Portugal maintient sa position équilibrée, contrairement au gouvernement espagnol qui a renoncé en 2022 à sa neutralité historique sur ce dossier qui est au niveau du Comité spécial de la décolonisation de l’ONU. L’échange de visites de haut niveau entre Alger et Lisbonne dénote de la volonté des dirigeants des deux pays de hisser la coopération économique et commerciale au niveau de l’excellence des relations politiques et diplomatiques.