L’Iran a été, une nouvelle fois, la cible d’attaque israélienne. Très tôt dans la matinée d’hier, l’armée de l’Etat hébreu a lancé une série de frappes dites «précises et ciblées» au sud de Téhéran, affirmant avoir ciblé des «sites de fabrication de missiles».
L’attaque s’est soldée, selon les autorités militaires iraniennes, par la mort de deux soldats. «L’armée iranienne a rapporté que deux soldats ont été tués dans l’attaque israélienne à l’aube aujourd’hui (hier, ndlr)», a rapporté l’agence de presse Tasnim, proche des Gardiens de la révolution.
Dans un communiqué rendu public, la même source précise que les deux victimes ont trouvé la mort alors qu’elles «affrontaient les projectiles de l’entité criminelle sioniste». Promettant de communiquer plus d’informations concernant cette attaque, ultérieurement, l’Autorité iranienne de défense aérienne précise qu’Israël avait ciblé certains points militaires dans les provinces de Téhéran, du Khouzistan et d’Ilam. Elle a, également, affirmé que les systèmes de défense aérienne ont fait face aux attaques avec succès. «Des dégâts limités ont été enregistrés», souligne la même source, ajoutant que l’ampleur des attaques était en cours d’évaluation.
Ces nouveaux bombardements surviennent dans un contexte de tensions régionales exacerbées depuis un an par l’agression israélienne contre Ghaza et depuis, quelques semaines, contre le Liban. Pour Israël, les frappes de la nuit dernière interviennent en réponse à l’action menée, le 1er octobre dernier, par l’armée iranienne qui a lancé 200 missiles sur Israël, incluant pour la première fois plusieurs missiles hypersoniques.
Ces nouvelles frappes israéliennes ont suscité, dans la journée d’hier, de nombreuses réactions internationales. Pour les Etats-Unis, «ces frappes sont des manœuvres d’autodéfense». Washington somme, de ce fait, Téhéran de «cesser ses attaques contre Israël afin que ce cycle de combats puisse se terminer sans nouvelle escalade».
« L’Iran a le droit de se défendre»
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, affirme, pour sa part, que «l’Iran ne doit pas répondre aux frappes israéliennes sur des cibles militaires». «Il est clair qu’Israël a le droit de se défendre contre l’agression iranienne, et il est tout aussi clair que nous devons éviter une nouvelle escalade régionale, et j’exhorte toutes les parties à faire preuve de retenue», a-t-il déclaré, lors d’une conférence de presse au sommet du Commonwealth à Apia, au Samoa. La France, pour sa part, a appelé «à s’abstenir de toute escalade et action susceptibles d’aggraver le contexte d’extrême tension» au Moyen-Orient.
«La France a pris connaissance de l’annonce par Israël de frappes contre des cibles militaires en Iran cette nuit, en réponse à l’agression du 1er octobre», affirme le Quai d’Orsay. Dans ce sens, Paris a «appelé instamment les parties à s’abstenir de toute escalade et action susceptibles d’aggraver le contexte d’extrême tension qui prévaut dans la région».
Réagissant à cette attaque, l’Union européenne a appelé toutes les parties à faire preuve de «la plus grande retenue» pour éviter une «escalade incontrôlable». «Le cycle dangereux d’attaques et de représailles risque de provoquer une nouvelle extension du conflit régional», a précisé l’UE qui a affirmé que «l’escalade n’est dans l’intérêt de personne».
«L’UE reste pleinement déterminée à réduire les tensions et à contribuer à la désescalade et, à cette fin, reste en contact étroit avec tous les acteurs concernés», a ajouté l’Union dans un communiqué. Plusieurs pays de la région ont condamné l’attaque, à commencer par le pays ciblé.
En effet, Téhéran a condamné les frappes sur son propre territoire en affirmant que l’Iran «a le droit et le devoir de se défendre». «L’Iran considère qu’il a le droit et le devoir de se défendre contre les actes d’agression étrangers, sur la base du droit inhérent de légitime défense qui figure à l’article 51 de la Charte des Nations unies», a indiqué un communiqué de la diplomatie iranienne.
De son côté, l’Arabie Saoudite a mis en garde «contre toute extension du conflit dans la région». «Le Royaume d’Arabie Saoudite condamne les frappes israéliennes en Iran et réitère sa position ferme de rejet de l’escalade du conflit dans la région, qui menace la sécurité et la stabilité des pays et des peuples au Moyen-Orient», a indiqué le ministère saoudien des Affaires étrangères sur X.
Le Pakistan a également «condamné» les frappes israéliennes, faisant porter «l’entière responsabilité de l’escalade et de l’extension du conflit en Israël». Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, s’est dit, dans un message sur le réseau social X «très inquiet de l’agression israélienne contre l’Iran».
Le gouvernement irakien a mis également en garde contre les «conséquences dangereuses» résultant du «silence de la communauté internationale» face au «comportement brutal» d’Israël. La Syrie, elle, a soutenu «le droit légitime de l’Iran à se défendre» contre «l’agression israélienne» qu’elle a condamnée. Madjid Makedhi/agences
L’Algérie condamne avec force les attaques militaires
sionistes contre l’IranL’Algérie a condamné «avec force» les attaques militaires menées par l’entité sioniste contre la République islamique d’Iran, exprimant sa solidarité avec les Iraniens suite à cette «odieuse» agression en «violation flagrante» de la Charte des Nations unies, a indiqué hier un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. «L’Algérie condamne avec force et dénonce avec fermeté les attaques militaires menées à nouveau par l’armée d’occupation israélienne contre la République islamique d’Iran, tout en exprimant sa solidarité avec les frères en Iran suite à cette odieuse agression qui constitue une atteinte éhontée à la souveraineté de leur pays et une violation flagrante de la Charte des Nations unies et des principes du droit international», lit-on dans le communiqué. L’Algérie a également rappelé «la responsabilité qui incombe à la communauté internationale pour réfréner l’occupation israélienne et faire cesser son escalade multiforme et tous azimuts au Moyen-Orient, une région plongée par cette occupation dans une infinie spirale d’insécurité et d’instabilité», selon le communiqué.