Journée internationale des forêts : L’Algérie face aux défis climatiques

21/03/2023 mis à jour: 00:26
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Le monde célébrera, aujourd’hui, la Journée internationale des forêts. Créée en 2012 par l’Assemblée générale des Nations unies, cette journée, qui coïncide avec le 21 mars de chaque année, a le mérite de rappeler à l’humanité l’importance de la forêt dans le maintien des équilibres de notre écosystème terrestre.

 Certes, chaque pays essaie de donner sa touche particulière à la célébration de cette journée. Mais globalement, le but recherché reste le même, à savoir sensibiliser le grand public sur l’extrême importance de protéger les forêts – ou du moins ce qu’il en reste – pour préserver la biodiversité et ralentir un tant soit peu les changements climatiques qui affectent profondément la vie sur Terre. 


En Algérie, pour marquer cette journée, une campagne de reboisement a été lancée par la Radio nationale avec le concours de la Direction générale des forêts. L’opération a commencé le 18 mars à El Tarf, une wilaya durement affectée en été 2022 par des incendies ravageurs. Cette opération touchera plusieurs autres wilayas également impactées par d’importants feux de forêt au courant de ces dernières années, à l’instar de Jijel, Constantine, Guelma, Souk Ahras, Tipasa, Tizi Ouzou, Alger et Mostaganem. 


De telles actions, qui doivent se multiplier pour la reconstitution et l’élargissement des réserves forestières, sont vitales pour renforcer les fondements des écosystèmes fragilisés par l’homme et les aléas climatiques. Les réserves forestières constituent seulement 1% de la superficie globale de l’Algérie, qui est le plus grand pays d’Afrique. Les forêts et les arbres représentent 4,2 millions d’hectares. Le couvert forestier et végétal est sérieusement impacté par les changements climatiques et la désertification, qui gagne du terrain d’année en année. 


Et il est clair qu’avec la non-réalisation des objectifs mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le risque d’avoir à l’avenir des incendies encore plus ravageurs est élevé. Beaucoup reste donc à faire pour protéger ce qui reste de nos réserves forestières lourdement touchées. 

Selon la Banque mondiale, «entre 2010 et 2019, l’Algérie a recensé près de 3000 incendies, qui dévastent chaque année l’équivalent de quelque 30 000 terrains de football. Les pertes annuelles d’actifs atteignent le chiffre vertigineux de 1,5 milliard de dinars algériens (11 millions de dollars) ; en 2020, les indemnités versées aux sinistrés se sont chiffrées à 600 millions de dinars (4,4 millions de dollars)». 


Un double coût économique et environnemental 


L’Algérie est située dans une zone considérée par le Groupe intergouvernemental des experts internationaux sur l’évolution du climat (GIEC) comme l’un des points les plus chauds au monde. Une région qui est des plus vulnérables au changement climatique, avec son lot de sécheresses, incendies de forêt et inondations. L’un des effets directs de ce bouleversement climatique est la faible pluviométrie qui affecte particulièrement le centre et l’ouest du pays. Une faible pluviométrie qui affecte, à son tour, de nombreuses cultures qui demeurent tributaires de la pluie. 


Pour faire face au changement climatique et atténuer ses effets, notamment sur les populations, l’Algérie a mis en place en 2015 un Comité national climat, dont la présidence a été confiée au ministre en charge de l’Environnement. Mais la lutte contre les changements climatiques doit être l’affaire de toutes les forces vives de la société. 

Parce que la protection de l’environnement relève aussi du comportement quotidien de chaque citoyen. D’où la nécessité d’intensifier les campagnes de sensibilisation sur l’importance des forêts et sur l’impérieuse nécessité de les élargir à travers de vastes opérations de reboisement qui ne doivent plus être conjoncturelles mais régulières. 


Certains pays ont lancé, au cours de ces dernières années, d’intenses campagnes de plantation d’arbres. Pays désertique, l’Arabie Saoudite a réussi, en 2020, le pari de la plantation de 10 millions d’arbres.

 En Algérie, plusieurs opérations de plantation de centaines de milliers d’arbres fruitiers ont été lancées. S’inscrivant résolument dans la lutte contre les changements climatiques, les hautes autorités du pays ont décidé de relancer le vieux barrage vert pour freiner l’avancée du désert vers le nord du pays.

 Le projet de cette ceinture verte, lancé dans les années 1970, demeure inachevé pour des raisons multiples. Sa relance pourrait être d’un grand apport dans la lutte contre le réchauffement climatique et la désertification. 


Ainsi, la forêt constitue un élément central dans cette bataille pour le maintien des équilibres de l’écosystème. Cette bataille passe inéluctablement par une prise de conscience des populations quant à l’importance de contribuer à la préservation des richesses forestières existantes et à travailler pour leur renforcement et consolidation. Cette année, l’ONU a d’ailleurs placé cette journée internationale des forêts sous le thème «Des forêts saines pour des populations en bonne santé». 

Dans une vidéo diffusée sur le site web de la FAO, l’ONU insiste sur le rôle des forêts dans l’équilibre de l’écosystème, en contribuant à purification de l’eau et de l’air et en captant le carbone. Des forêts qui sont vulnérables, aussi bien en Algérie que dans le monde, aux incendies, aux sécheresses et à d’autres dangers.

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