Ca générale de la pièce de théâtre Antigone, une tragédie adaptée de l’œuvre de Sophocle, a été présentée, mardi soir à Alger, dans le cadre des célébrations de la Journée nationale des personnes aux besoins spécifiques.
Présentée au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA) devant un public relativement nombreux, la pièce, interprétée par des comédiens aux besoins spécifiques, s’est déroulée en présence des ministres, de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji et de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaoutar Krikou.
Conçue et mise en scène par Sadek El Kébir, sur un texte adapté par Wissem Rahmani, la pièce a été servie, «après trois mois de préparation», par une dizaine de comédiennes et comédiens atteints de cécité pour certains et de surdité pour d’autres.
D’une durée de 85 mn, l’histoire d’Antigone se déroule à Thèbes, où après la mort du roi Oedipe, ses deux fils, Polynice et Etéocle, décident de régner par intermittence, une année chacun.
Au terme de la première année, Etéocle refuse de quitter son trône pour qu’une guerre éclate entre les deux frères qui finissent par s’entretuer à l’avantage de leur oncle Créon qui s’empare alors du pouvoir. Créon le nouveau roi, ordonne des funérailles somptueuses pour Etéocle, mort, selon lui, en défendant sa patrie, alors qu’au traître Polynice, il réserve la fosse commune.
Quelque temps après, le vent ramenant les émanations et les odeurs nauséabondes du corps en décomposition de Polynice, fait réagir sa petite sœur Antigone, fiancée de Hémon, lui-même, fils du nouveau souverain Créon.
Seule, Antigone décide alors de rendre à son frère les honneurs funèbres choisissant ainsi de commettre un outrage en allant contre la volonté de son oncle, le roi Créon. Des aménagements directs d’adaptation rendant le spectacle plus accessible ont été ajoutés, dans une pièce qualifiée par le metteur en scène d’«expérience singulière et concluante» qui traite de l’«anatomie des sens», a-t-il ajouté.
Ainsi, l’intemporalité de la voix off au ton neutre de Wissem Rahmani, renseignait les non-voyants parmi le public, sur les gestes et les déplacements des personnages en dehors des dialogues, alors que les deux «sentinelles» du roi Créon, placées de part et d’autre de la scène traduisaient dans la langue des signes, les échanges entres les différents personnages.
La scénographie, également œuvre de Sadek El Kébir a consisté en la délimitation de l’espace scénique par un grand faisceau lumineux de forme circulaire, ce qui a considérablement aidé les comédiens dans leurs déplacements, tout comme l’agencement des chaises placées aux quatre coins de l’espace de jeu de manière à faciliter aux comédiens de se retrouver.