Israël et le mensonge de la démocratie

12/04/2023 mis à jour: 18:55
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Assaut mené contre la mosquée Al Aqsa, arrestations massives à Ghaza, vandalisme et expropriation, l’escalade contre le peuple palestinien, pendant ce mois sacré du Ramadhan, rallonge le bilan criminel des soldats de Tsahal et des colons juifs assurés de l’impunité qui leur est garantie par le gouvernement extrémiste de Netanyahu.

L’entité sioniste tue l’espoir de paix dans la région et se condamne par son aveuglement à être un acteur tyrannique de l’hégémonie occidentale, de cette ère sinistre aujourd’hui sur le déclin.

Les Arabes condamnent et le monde s’émeut, mais bien entendu sans lever le petit doigt pour sauver les enfants de Ghaza ou ne serait-ce que pour se démarquer de la folie israélienne.

Amnesty International vient de révéler, à juste titre, l’hypocrisie de cet Occident qui a le contrôle du Conseil de sécurité de l’ONU, si prompt à voler au secours des Ukrainiens, mais totalement sourd aux cris de détresse des Palestiniens.

Hypocrisie toujours. A quelques encablures d’Al Aqsa, les caméras du monde entier filment en continu les manifestations des Israéliens qui crient «Démocratie !».

A Tel-Aviv, le monde admire l’élan du peuple hébreu pour défendre ses droits et ses libertés contre ce qui a été qualifié de coup d’Etat judiciaire et les velléités restrictives du gouvernement d’extrême droite. Les médias mainstream sont sélectifs, comme la conception que font les Israéliens de la démocratie.

Il ne s’agit pas d’une critique antisémite émanant d’un esprit algérien viscéralement hostile aux juifs, mais bien d’une opinion minoritaire, certes, mais si pertinente, dont le célèbre journaliste-écrivain Gideon Levy vient d’être le porte-plume sur les colonnes du premier journal israélien, à savoir Haaretz.

Levy explique, une fois de plus et avec justesse, que les Israéliens savent qu’une vraie démocratie sonnerait le glas du sionisme et signerait la fin du suprématisme juif et, de ce fait, aussi bien la société que le régime s’opposent à ce qu’Israël devienne une vraie démocratie. Un enjeu existentiel que la rue qui gronde sous les projecteurs, depuis des semaines, cache mal.

Quand la démocratie, écrit Levy, est criée avec pathos par des gorges enrouées alors qu’à une demi-heure de route de la manifestation, des soldats arrachent, nuit après nuit, des civils à leurs lits sans mandat judiciaire, qu’une ville est sous couvre-feu parce qu’elle a été victime d’un pogrom, qu’un millier de personnes sont en prison sans jugement et que des adolescents lanceurs de pierres sont systématiquement abattus, l’hypocrisie est impossible à digérer. Voilà qui n’est pas dit pour satisfaire l’ego suprématiste israélien.

La négation de l’autre est contenue dans les politiques des gouvernements qui se sont succédé à Tel-Aviv ces trente dernières années. La négation du Palestinien par le soldat qui appuie sur la gâchette, mais aussi par la société qui refoule toute la violence et l’injustice commises en son nom contre Ghaza, contre Djenine et les enfants de Jabalya.
 

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