Les autorités iraniennes ont arrêté hier neuf individus appartenant à la minorité religieuse bahaïe interdite par l’Etat, sur la base notamment d’accusations de fraude et blanchiment d’argent, selon l’AFP citant le ministère des Renseignements.
La République islamique, dans laquelle le chiisme est la religion d’Etat, considère les bahaïs comme des hérétiques et des «espions» liés à Israël, ennemi juré de Téhéran, leur siège mondial historique étant à Haïfa, dans le nord de l’Etat israélien.
Les neuf personnes arrêtées ont «commis toutes sortes de violations et de crimes», a indiqué le ministère des Renseignements, citant notamment «la contrebande et la thésaurisation de médicaments, la fraude, le blanchiment d’argent (...) et l’évasion fiscale». Elles géraient «20 pharmacies, trois entreprises de cosmétiques et de nombreux entrepôts non autorisés», a ajouté le ministère, affirmant que «40 pharmacies et entrepôts ont été saisis».
Les bahaïs suivent les enseignements de Bahaullah, né en Iran en 1817, qu’ils considèrent comme un prophète et le fondateur de cette religion monothéiste qui promeut l’unité et l’égalité.
La foi bahaïe n’est pas reconnue par les autorités iraniennes, contrairement à d’autres confessions minoritaires non musulmanes, notamment le christianisme, le judaïsme et le zoroastrisme.
C’est pourtant la plus grande minorité religieuse non musulmane du pays, qui affirme compter plus de sept millions de fidèles dans le monde. En 2018, l’Assemblé générale des Nations unies a adopté une résolution appelant l’Iran à mettre fin «aux arrestations arbitraires» des minorités religieuses et à libérer les bahaïs emprisonnés.