Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, s’est déclaré hier favorable à une reprise des relations entre son pays et l’Egypte, en recevant le sultan Haitham d’Oman, qui joue un rôle de médiation dans la normalisation des liens entre l’Iran et les pays arabes.
«Nous saluons le communiqué du sultan omanais sur la volonté de l’Egypte de reprendre des relations avec la République islamique d’Iran et nous n’avons aucune réserve à ce sujet», a déclaré l’ayatollah Ali Khamenei au cours d’un entretien avec le sultan à Téhéran, selon des propos rapportés sur son site, relayé par l’AFP.
Le dirigeant iranien faisait allusion à un communiqué omanais publié à l’issue de la récente visite du sultan Haitham en Egypte, où il a discuté de ce dossier avec le président Abdel Fattah Al Sissi.
L’Iran est actuellement engagé dans un processus de normalisation de ses relations avec l’ensemble des pays arabes à la suite de l’accord conclu le 10 mars avec l’Arabie Saoudite pour la réouverture des ambassades.
Les relations entre Téhéran et Le Caire sont tendues depuis la révolution islamique de 1979 et la reconnaissance d’Israël par l’Egypte. Mais les liens n’ont jamais été totalement coupés avant de se réchauffer après l’élection du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, en 2012.
Ces derniers mois, les contacts se sont intensifiés, notamment entre les ministres des Affaires étrangères, et une rencontre entre les présidents iranien, Ebrahim Raïssi, et égyptien, Al Sissi, est envisagée. Contrairement à la plupart de ses voisins, Oman entretient depuis longtemps d’excellentes relations avec l’Iran, jouant régulièrement le rôle de médiateur dans les dossiers internationaux sensibles, comme celui du nucléaire iranien.
La semaine dernière, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, a remercié Mascate pour ses «efforts positifs» dans l’échange de prisonniers survenu vendredi entre la Belgique et l’Iran.
Oman pourrait jouer également un rôle en vue d’un accord entre Téhéran et Washington sur la libération de détenus américains en Iran et le déblocage de fonds iraniens bloqués à l’étranger dans le cadre des sanctions occidentales.
Avant de quitter Téhéran sans s’exprimer publiquement, le sultan Haitham a également signé des accords pour développer les échanges économiques entre Oman et l’Iran, les deux pays qui contrôlent le détroit stratégique d’Ormuz.