Le ministre iranien des Affaires étrangères a rencontré le prince héritier d’Arabie Saoudite hier à l’occasion de sa première visite dans la monarchie du Golfe depuis le rapprochement entre ces deux puissances régionales rivales, ont indiqué des responsables et des médias iraniens, relayés par l’AFP.
Hossein Amir-Abdollahian est arrivé jeudi dans la capitale saoudienne Ryadh, où il a affirmé que la coopération grandissante entre les deux pays permettrait «l’unité du monde musulman», malgré des années de divergences sur les dossiers régionaux.
Le chef de la diplomatie de la République islamique s’est entretenu vendredi avec le prince Mohammed Ben Salmane dit (MBS) à Jeddah, a indiqué un diplomate iranien sous le couvert de l’anonymat, à la faveur d’un prolongement non annoncé de cette visite. Le prince dirige de facto le royaume wahhabite, son père, le roi Salmane, étant âgé et malade.
L’Iran, à majorité chiite, et l’Arabie Saoudite, à majorité sunnite, ont longtemps été à couteaux tirés, s’opposant sur de nombreux dossiers au Moyen-Orient, de la Syrie au Yémen. Les deux pays ont rompu leurs liens officiels en 2016. En mars, Ryadh et Téhéran ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques dans le cadre d’un accord conclu sous l’égide de la Chine.
Jeudi, Hossein Amir-Abdollahian a assuré que ces relations allaient «dans la bonne direction», lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue saoudien Fayçal Ben Farhane. Cette visite est un «prélude à la rencontre des chefs des deux Etats», a-t-il affirmé, sans préciser quand le président iranien Ebrahim Raïssi se rendrait en Arabie Saoudite à l’invitation du roi Salmane.
Selon l’agence de presse officielle iranienne Irna, il s’agit de «la première rencontre officielle d’un haut responsable (iranien) avec Mohammed Ben Salmane». Le réchauffement des relations entre l’Iran et l’Arabie Saoudite suscite des espoirs d’apaisement au Moyen-Orient, mais les observateurs soulignent que les importants points de discorde sont loin d’être réglés.