Le journal El Khabar passe à son tour à 40 DA. Annonçant hier sa décision de revoir les prix de vente à la hausse – qui sera effective à partir du 30 avril –, le journal a justifié sa décision par l’envolée des prix du papier sur le marché international ainsi que la baisse des revenus publicitaires.
Dans une explication adressée à ses lecteurs publiée hier, il a été précisé que les tarifs de production du journal ont été revus à la hausse, notamment à cause des coûts d’impression. «Le papier, qui connaît actuellement une crise mondiale, vient en second lieu des dépenses les plus importantes, après les salaires», peut-on lire dans l’édition d’hier d’El Khabar.
Les prix excessifs du papier sont notamment liés à l’augmentation des prix des hydrocarbures, des matières premières ainsi que du transport, ce qui a conduit à une augmentation de 100% sur le marché mondial. Les rames de papier, dont les prix oscillaient entre 550 à 660 dollars, se vendent aujourd’hui à pas moins de 1200 dollars. El Khabar évoque également le recul des revenus liés aux annonces publicitaires ainsi que la concurrence des sites électroniques.
«De nombreux titres internationaux ont été contraints à revoir à la baisse leur pagination ou le nombre d’exemplaires (…), la flambée des prix du papier est une véritable source d’inquiétude pour les éditeurs et les journalistes professionnels», soutient El Khabar.
Les experts estiment que la crise du papier devrait encore perdurer durant les cinq années à venir. Le journal se dit conscient que cette hausse intervient à un moment où les familles algériennes sont durement éreintées par les poussées inflationnistes que connaît le marché. Mais le fait est, précise-t-on, que le journal se bat aujourd’hui pour sa survie.
Le journal arabophone emboîte le pas à El Watan, qui avait été contraint de revoir à la hausse le prix de vente le 1er mars dernier. Une mesure qui s’est imposée comme une «urgence vitale» sous peine de disparaître du champ médiatique.
La direction du journal avait justifié cette décision par le fait qu’El Watan fait face à «la quasi totale disparition de la principale ressource qu’est la publicité», celle du privé «sous l’effet de la crise économique», tandis que la publicité gérée par l’entreprise ANEP «n’a eu de cesse d’obéir à des considérations politiques, pratique inaugurée depuis le début des années 1990». Notre journal subit lui aussi les contrecoups de la hausse des coûts d’impression.
Il est à rappeler, par ailleurs, que l’un des titres emblématiques de la presse algérienne a été dissous récemment par son actionnaire majoritaire, l’homme d’affaires Issad Rebrab. Ne bénéficiant pas de la manne publicitaire distribuée par l’Anep et subissant les coups successifs donnés à la presse privée, son propriétaire a décidé de le liquider.