Le wali de Tipasa, Aboubakr Esseddik Boucetta, semble avoir fait le pari de lever les entraves qui bloquent l’investissement et la production au niveau de sa wilaya. Les responsables des deux unités de production, l’une de médicaments et l’autre de biscuits, implantées à Oued Bellah, après avoir été reçus au bureau du chef de l’exécutif de la wilaya, ont été ainsi surpris de le voir débarquer chez eux de façon inopinée. Le but du wali de Tipasa était visiblement de s’enquérir personnellement de la situation de ces entreprises et de voir en quoi il pouvait les aider à s’épanouir. Ces deux usines sont opérationnelles depuis plus de deux décennies.
Elles n’avaient jusque-là jamais enregistré une visite d’un membre du gouvernement ou d’un wali. Aboubakr Esseddik Boucetta aura donc été le haut responsable à se rendre au niveau de ces deux usines en ce mois de mars 2022. La première usine, appartenant au groupe Saidal, fabrique 11 variétés de médicaments en sachets et en comprimés. Dotée d’équipements ultra sophistiqués, cette usine fabrique des médicaments dans le strict respect des règlements internationaux. Malgré son importance, il n’en demeure pas moins qu’elle rencontre plusieurs difficultés.
Elle fait face à des blocages administratifs depuis 2015. L’entreprise pointe notamment du doigt surtout la direction des ressources en eau de la wilaya de Tipasa. Après avoir étudié les documents et entendu les arguments du directeur de l’unité de Saidal, Aboubakr Essedik Boucetta n’a pas hésité à instruire le directeur de l’hydraulique pour résoudre sans tarder ce blocage afin de permettre à l’entreprise d’augmenter sa production.
Profitant de la présence du wali dans son usine, le directeur Meftouh Rafik a par ailleurs proposé au wali un projet de partenariat. « Vous avez mon accord de principe pour vous céder la grande infrastructure inoccupée mitoyenne à votre usine et vous permettre de vous engager dans le partenariat dans le cadre de l’extension de cette unité de médicaments», a annoncé le wali. De son côté, le patron de la biscuiterie «B.C», Hadj Boumâaraf Hassen, a mis à profit cette visite surprise pour expliquer au wali les différentes étapes entrant dans la fabrication de ses produits.
L’opérateur privé Hadj Boumâaraf Hassen a informé son visiteur que son usine emploie un effectif total avoisinant 1100 employés inscrits à la Casnos, et compte recruter 1000 autres travailleurs dès l’achat d’autres équipements si ses problèmes administratifs qui durent depuis 2005 avec la direction des domaines de la wilayas de Tipasa sont réglés. «J’ai en ma possession tous les documents officiels et réglementaires, y compris les décisions de justice, mais je n’arrive pas à comprendre le pourquoi de ce blocage qui se perpétue », a déclaré le patron de « B.C ».
Le Chef de l’Exécutif de la wilaya a demandé alors à l’opérateur algérien de lui remettre tout le dossier, en lui promettant de trouver des solutions et résoudre les soucis qui entravent cette usine familiale. Les investisseurs utiles et honnêtes, importants pour dresser l’économie nationale et créer des emplois durables, se heurtent souvent aux comportements étranges des bureaucrates.
C’est en tout cas parfois le constat qui est fait dans la wilaya de Tipasa.