L’Afrique, où notre pays occupe désormais la première marche du podium des exportateurs de GNL, devrait plus que doubler sa part du marché mondial du gaz naturel d’ici à 2050, tout en multipliant par quatre sa capacité en matière d’énergies renouvelables d’ici à 2030.
Avec un total de 52 milliards de mètres cubes en 2023, dont 18 milliards de GNL, dépassant sur ce segment l’Indonésie, Oman et le Nigeria, l’Algérie s’est hissée au 7e rang mondial parmi les dix principaux pays exportateurs de gaz, révèle, dans son édition 2024, le rapport de l’Union internationale du gaz (IGU), intitulé «Global Gas Report 2024».
La Russie (139 milliards mètres cubes), à la tête du top Ten, est suivie par le Qatar (128 mds m3), les Etats-Unis (127 mds m³), la Norvège (120 mds m3), l’Australie (110 mds m³) et le Canada (53 mds m3), fait ressortir le document, publié jeudi 5 septembre.
Ambitionnant de jouer un rôle moteur dans le commerce mondial de GNL, qui a atteint 537 milliards de mètres cubes en 2023, une progression qui se poursuit «dans un contexte (…) d’incertitudes en matière d’approvisionnement à travers le monde», l’Afrique, où notre pays occupe désormais la première marche du podium des exportateurs de GNL, devrait plus que doubler sa part du marché mondial du gaz naturel d’ici à 2050, tout en multipliant par quatre sa capacité en matière d’énergies renouvelables d’ici à 2030.
Dans le même temps, les investissements dans les nouvelles installations du continent vont exploser au cours de la prochaine décennie, atteignant 37 milliards de dollars d’ici à 2025 et 50 milliards d’ici à 2030.
Croissance soulignant «à la fois le potentiel du marché de l’énergie du continent et l’engagement des entreprises à maximiser ses ressources». D’où la nomination pour de prestigieux prix célébrant «les entreprises qui sont le fer de lance du développement, de l’innovation et de la croissance de l’industrie énergétique en Afrique», qui seront remis aux heureux lauréats en marge de l’African Energy Week (AEW) : Invest in African Energy, événement phare du secteur énergétique du continent, prévu du 4 au 8 novembre prochain, au Cap (Afrique du Sud).
Et c’est justement grâce à toutes les performances gazières à son actif, que l’Algérie, à travers la compagnie Sonatrach, a été nominée pour le Prix de la monétisation du gaz de l’année, est-il annoncé dans un communiqué de la Chambre africaine de l’énergie (AEC), le plus grand groupe de lobby de l’industrie énergétique du continent.
Dans cette catégorie récompensant «les entreprises et les projets qui révolutionnent la monétisation du gaz en Afrique afin de combler le fossé de la pauvreté énergétique», et mettant en lumière «les stratégies innovantes et les efforts de commercialisation réussis qui démontrent un leadership exceptionnel dans la maximisation de la valeur des ressources gazières» sont, également, en lice Congo LNG, Perenco (compagnie franco-britannique intervenant en Afrique), EG LNG (Guinée équatoriale) et NLNG (Nigeria).
Le prix «Leader ESG de l’année» sera, quant à lui, disputé entre les compagnies Total-Energies, BP, Sonangol et SLB. Les principes ESG étant «au premier plan du développement des ressources naturelles en Afrique», ce prix honore «les champions qui protègent et promeuvent les populations locales tout en garantissant des opérations équitables et sûres» et distingue «les réalisations exceptionnelles et le leadership dans l’intégration des principes de durabilité et des pratiques commerciales responsables au sein du secteur, en mettant en avant un engagement en faveur de la gestion de l’environnement, de la responsabilité sociale et d’une gouvernance d’entreprise solide», est-il précisé dans le communiqué de l’EAC, fervent défenseur du développement du pétrole et du gaz du continent. Ont, par ailleurs, été retenus pour le prix «Prestataire de services de l’année», les groupes Africa Global Logistics, NOV, Bell Oil and Gas et Technip Energies.
Ce prix gratifie «un prestataire de services exceptionnel qui a fait preuve d’un engagement et d’une innovation remarquables dans le soutien à l’industrie énergétique africaine» ainsi que les prestataires de services ayant fait preuve d’«une profonde compréhension des défis et des opportunités de l’industrie, en offrant des solutions sur mesure qui favorisent l’efficacité, la productivité et la durabilité dans le secteur de l’énergie».
Leadership et innovation
Dans la catégorie «Opération de l’année», mettant à l’honneur «l’opération la plus transformatrice et la plus impactante dans le secteur de l’énergie», «l’excellence dans la négociation, l’alignement stratégique, l’innovation et la collaboration» et «les opérations qui favorisent les progrès dans le domaine de l’énergie et de la croissance économique», les grands favoris de l’AEW : Invest in African Energy étant Renaissance Africa, Gabon Oil Company, Oando PLC et Etu Energias. Pour leur part, les compagnies Galp, Woodside Energy, Eni et ExxonMobil seraient les candidats les plus méritants pour le prix «Leader E&P de l’année».
Et ce, en reconnaissance de leurs «leadership et innovation exceptionnels dans le domaine de l’exploration et de la production en amont» ainsi que de leurs «vision exceptionnelle et excellence opérationnelle dans l’exploitation du potentiel d’hydrocarbures du continent».
Ont, en outre, été sélectionnées pour le titre «Champion de l’année pour le potentiel local», les compagnies Africa Global Logistics, McDermott, Perenco, EG LNG et Technip Energies, considérant les efforts déployés aux fins de «s’assurer que les bénéfices de l’industrie de l’énergie soient partagés équitablement», favorisant ainsi «une croissance inclusive et la prospérité à travers le continent».
De leur côté, TGS/PGS, Shearwateret et Viridien seront en compétition pour le «Projet de l’année dans le domaine des géosciences et de la gestion des données».
L’Institut national sud-africain de développement énergétique et les ministères des Hydrocarbures pour la République du Congo, des Ressources minérales, du Pétrole et du Gaz (Angola), des Mines et de l’Energie (Namibie) et enfin du Pétrole et des Ressources minérales (Egypte) sont les nominés pour le prix «Réformateur et artisan du changement de l’année».
Distinction dédiée au gouvernement ou à l’entité du secteur public ayant «fait preuve d’un leadership et d’un engagement exceptionnels dans la réforme du secteur de l’énergie en Afrique» et récompensant «les efforts des gouvernements et des institutions du secteur public qui ont conduit le changement, favorisant un environnement propice à la croissance énergétique, au développement économique et au progrès social».
Les constructeurs risquent 15 milliards d’euros d’amendeS : Marché électrique en berne en Europe
Les constructeurs automobiles européens risquent 15 milliards d’euros d’amendes s’ils ne respectent pas les règles de l’UE sur les émissions de CO2 alors que les ventes de voitures électriques ralentissent sur le vieux continent, a averti hier le patron du groupe Renault, Luca de Meo, demandant «un peu de flexibilité».
Pour respecter les normes d’émission de CO2 calculées en moyenne sur l’ensemble des voitures vendues, les constructeurs devront réduire leur production de «plus de 2,5 millions de véhicules» pour ne pas être sanctionnés, a averti sur France Inter M. de Meo, qui est également président de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA).
En cause : un véhicule électrique permet de compenser quatre voitures thermiques. «On est en train de préparer 2025 maintenant parce qu’on prend les commandes pour les voitures qu’on va livrer. Et là, selon nos calculs, si l’électrique reste au niveau d’aujourd’hui, l’industrie européenne va peut-être devoir payer 15 milliards d’euros d’amende ou renoncer à la production de plus de 2,5 millions» d’unités, a-t-il expliqué.
«Il faut qu’on nous donne un peu de flexibilité», a-t-il plaidé. «Mettre simplement des échéances et des amendes sans avoir la possibilité de flexibiliser ça, c’est très dangereux.» En août, l’électrique ne représentait que 12,5% du marché automobile européen, avec une baisse de 10,8% des ventes sur un an.
Le dirigeant de Renault a aussi souligné l’importance du marché électrique pour les projets industriels européens de fabrication des batteries. «Si les voitures électriques ne se vendent pas, ces projets là auront des difficultés», a-t-il mis en garde.
Pour expliquer le manque de vigueur du marché, M. de Meo a cité les prix encore élevés, mais également l’installation trop lente de bornes de recharge et «l’incertitude» sur les subventions à l’achat, supprimées par exemple en décembre dernier en Allemagne, entraînant une chute drastique des ventes. Sur ces aides, «on a besoin de stabilité, de visibilité» et «d’une certaine cohérence», a plaidé le patron de Renault, alors que le budget français 2025 pourrait acter des baisses.
Symbole de la crise traversée par l’industrie automobile européenne, sous forte pression de la concurrence chinoise : le plus gros constructeur européen Volkswagen a annoncé préparer un plan d’économies sans précédent qui pourrait entraîner des fermetures d’usines en Allemagne.
Un sort qui devrait épargner Renault, ayant déjà fait les économies, assure M. de Meo : «Il y a quelques années, on a dû faire un régime très dur» en réduisant la capacité de production «de plus d’un million de véhicules» mais «le contexte est très très compliqué».