La Protection civile met toujours en garde contre l’absence de ventilation dans les appartements, l’installation du chauffe-eau dans la salle de bains et la non-conformité des appareils de chauffage.
Des centaines de cas d’intoxication au monoxyde de carbone (CO) sont recensés chaque année au niveau des structures de santé, affectant le plus souvent, et dans une grande proportion, les femmes et les enfants avec une issue fatale de 10%, alerte le ministère de la Santé.
Depuis le 27 décembre, la tutelle a instruit les responsables des structures sanitaires du pays à l’effet de réactiver le dispositif d’information et de communication du grand public sur les dangers et les circonstances de survenue ainsi que les moyens et les modalités de s’en prémunir.
Le monoxyde de carbone, faut-il le rappeler, est un gaz asphyxiant, très toxique, incolore et inodore. Il se diffuse très rapidement dans l’environnement. Partenaire dans cette stratégie préventive, la Protection civile a déjà lancé sa campagne de sensibilisation, le 29 octobre, et ce, jusqu’à avril prochain.
La période de froid étant propice à la recrudescence de ce type d’accidents. A Constantine, la mobilisation de ce corps constitué est perceptible depuis plus d’un mois à travers les émissions radiophoniques et les interventions auprès de la population, dans les mosquées, les établissements scolaires et de formation.
Une caravane de prévention sillonne depuis le 7 novembre dernier, le territoire de la wilaya, mettant en garde contre l’origine des cas d’intoxication, dont l’absence de ventilation dans les pièces et les locaux, la vétusté des appareils de chauffage, l’installation du chauffe-eau dans la salle de bains et la non-conformité des appareils de chauffage.
Mais en dépit des recommandations quant à l’acquisition et installation d’équipements devant répondre aux normes de qualité et de sécurité, la courbe des victimes de ce gaz meurtrier ne connait pas de baisse significative.
Les statistiques le confirment chaque année. Comparativement à l’année précédente, les chiffres démontrent une augmentation inquiétante des incidents liés au CO, estimée à 45%. Pour les dix premiers mois de l’année 2022, les éléments de la Protection civile sont intervenus dans la capitale de l’Est à 110 reprises.
Ces dernières se sont soldées par le sauvetage de 133 personnes et sept décès sont à déplorer. Le bilan de la même période pour l’année 2023, selon la même source, fait état de 160 interventions qui ont permis de secourir 232 victimes.
Cinq autres y ont laissé la vie. Au cours des deux derniers mois, les équipes de secours se sont déplacées pour des cas d’intoxication au gaz en question à un intervalle régulier. Le recoupement des informations publiées sur le site de la direction de wilaya de la Protection civile renseigne sur l’importance de la poursuite des actions de prévention.
Entre le 14 novembre et le 22 décembre, soixante personnes ayant été asphyxiées par le CO ont été secourues. Parmi elles, trois familles entières, composées respectivement de 5, 6 et 5 membres dont des enfants de 5 ans.
Le 15 décelmbre, un homme de 69 ans, résidant à la nouvelle ville Ali Mendjeli, a succombé à l’inhalation des émanations toxiques provenant d’un chauffage. Ces statistiques soulignent la nécessité d’une vigilance accrue de la part de la population, et une action continue des pouvoirs publics pour prévenir de futurs drames.