Les averses exceptionnelles de pluies affectant plusieurs régions, notamment du centre du pays, ont provoqué plusieurs inondations. A Bouira, la subite crue d’un oued a obligé les habitants d’un quartier à fuir leurs maisons.
A Bouira ville, plus précisément au quartier Ouled Bellil, une dizaine de maisons construites «illicitement» sur le lit d’un oued ont été submergées par des crues de l’oued dont la hauteur des eaux a dépassé les 3 mètres. Rencontrés hier sur place, les occupants du bidonville installés depuis l’année 2009 sont en colère. «Nous avons vécu des moments difficiles et cauchemardesques. La montée des eaux de l’oued nous a obligés de fuir nos maisons», a relaté un habitant. Les crues ont causé d’importants dégâts dans les habitations et le mobilier, a-t-on constaté sur place.
«Toutes les démarches administratives effectuées auprès des autorités locales dont le but de nous reloger sont restées sans suite», a-t-on souligné. «Nous vivons la peur au ventre. Si nous avions ou aller, nous n’aurions pas construit ici. Nous vivons dans des conditions inhumaines. En hiver, nous faisons face aux inondations et en été nous étouffons sous la chaleur et les odeurs nauséabondes de l’oued», a-t-il ajouté. Les personnes rencontrées hier ont rappelé qu’elles ont vécu la même situation dans les années précédentes.
En 2015, des familles se sont réfugiées dans les salles de classe de l’école primaire du quartier. En colère, des occupants du bidonville ont tenté, au début de soirée d’avant-hier, de bloquer la circulation automobile sur le tronçon autoroutier.
L’intervention rapide de la brigade anti-émeute de la Gendarmerie nationale a libéré la circulation routière. Les douze chefs des familles sinistrées s’insurgent contre ce qu’ils qualifient de «laisser-aller» des pouvoirs publics en leur exigeant des solutions concrètes pouvant mettre fin à leur calvaire.
Le wali de Bouira, Lamouri Abdelkrim avec qui nous nous sommes entretenus sur ce sujet est catégorique. «Nous n’avons aucun programme RHP. C’est des constructions illicites implantées sur le lit d’un oued», dit-il en précisant que des équipes de la direction de l’action sociale (DAS), et de l’APC ont été mobilisées pour apporter l’aide nécessaire aux familles.
Le maire de Bouira, Saidani Hacene a souligné que toutes les mesures administratives et même judiciaires ont été prises par les autorités locales afin d’éradiquer définitivement le bidonville en question. «Les personnes ayant enfreint la loi en construisant des baraques illégalement sur le lit de l’oued ont été poursuivies en justice», a-t-il rappelé.
Il est clair que le cas du bidonville ayant vu le jour en 2009 illustre parfaitement les défaillances dans la gestion du tissu urbain de la ville de Bouira. Faut-il encore rappeler que l’urbanisation, lorsqu’elle est bien gérée, améliore sans doute la qualité de vie des populations.