Bien que des efforts soient perceptibles dans le processus de numérisation, censé faire gagner plus de temps et d’argent, causer moins de stress et au fonctionnaire et au demandeur de documents au niveau des guichets administratifs, il est des domaines qui font de la résistance contre la modernisation et l’amélioration de la qualité des services fournis.
Que cela soit la Conservation foncière ou les Domaines, les services de l’administration fiscale ou le secteur de l’état civil, il reste beaucoup à faire en matière de numérisation. A titre d’exemple, le demandeur du Certificat d’hypothèque négatif, au niveau de la Conservation foncière de Bab Azzoun, doit prendre son mal en patience.
Après avoir remis les documents et s’être acquitté de 500,00 DA au guichet, le postulant doit attendre deux mois avant de se voir délivrer le «sésame», alors que si on consulte le site Lkeria.com, il est bel et bien indiqué que le «certificat est délivré entre 48h et 15 jours» ! Reste à savoir si le site est en décalage ou c’est l’institution foncière qui ne respecte pas les délais impartis… Autre exemple et non des moindres, celui de l’état civil dont la qualité de prestation est, parfois, loin de répondre aux attentes de l’administré.
Au niveau de la mairie de Blida, dont le bâtiment trône au milieu d’un vide chargé de laideur, un vacarme assourdissant emplit la salle. Les employés et les très nombreux agents de sécurité qui meublent l’espace, au même titre des pauvres hères venus procéder au retrait de documents, s’agitent dans tous les sens, la plupart du temps, le mobile collé à l’oreille.
Et voilà un monsieur d’une autre wilaya qui se présente devant le guichet pour demander l’extrait d’acte de naissance de son aïeul. On lui fait faire le pied de grue pendant une heure, avant de lui annoncer que l’employée des archives, attitrée à lui remettre le document, est en mission. Doit-on conclure que si la préposée est appelée à exécuter une autre besogne, part en congé ou entre dans une période de convalescence, le service dont elle a la charge baissera le rideau ?
Le postulant n’avait de choix que de ronger son frein et ce n’est au bout de presque deux heures qu’il quitta la salle avec le document qu’il retira au «forceps», non sans vilipender la qualité de service on ne peut plus désuète.
Dès lors, une question se pose et s’impose : serait-il, Dieu du ciel, inconvenable d’épargner toute cette corvée aux gens demandeurs de documents, de leur éviter des déplacements, parfois inutiles, avec son cortège de boucan en sus de la perte de temps et ce, en prenant en charge la numérisation du fonds documentaire administratif et la masse d’archives de manière efficiente ?