Instantané - N’est pas guide qui veut !

17/07/2024 mis à jour: 18:16
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En dépit de son délitement en termes d’héritage matériel et immatériel, l’ancienne médina Ibn Mezghenna n’en continue pas moins de drainer du monde.

Des visiteurs, qui débarquent chaque jour que Dieu fait par dizaines, voire par centaines pour dévaler ou remonter le dédale de La Casbah, tentent tant bien que mal de découvrir un brin de notre patrimoine tout en s’offrant les moyens de passer d’agréables moments…

En dehors des îlots pleins de vide, le quidam ne peut fermer l’œil sur un constat somme toute amer, autrement dit, ces bâtisses qui menacent ruine au moment où d’autres, dont les murs ont fini par céder sous l’action de l’inertie des uns et l’indifférence des autres, et transformés, à l’occasion, en gravats congestionnant des tronçons de voie dont l’ex-rue Porte-neuve, pour ne citer que celle-ci.

Une cité millénaire où le nombre d’artisans est réduit, malheureusement, au risque de ressasser à l’envi cette évidence, à une portion congrue. A peine un ou deux dinandiers, un étameur, deux céramistes, un maroquinier et un autre qui manie l’art du cuivre repoussé, tentent de faire contre mauvaise fortune bon cœur.

Ces artisans qui, bien qu’ils peinent à s’alimenter en matière première, font de la résistance pour pérenniser un chouïa de ce travail d’orfèvre et proposer leurs produits de la petite facture aux touristes qui – c’est une évidence niaise –  n’ont pas grand-chose à voir  ou a s’offrir comme objet artisanal, sinon à s’attabler dans les cagibis de bouffe qui prolifèrent, faut-il souligner, ces deux dernières années.

Oui, ce nouveau filon d’or est tout indiqué et semble convenir sur le parcours dit officiel, consacré aux visiteurs de passage et les touristes flanqués de guides occasionnels ou professionnels dont certains maîtrisent, certes, leur sujet et aussi l’art de la communication.

Mais il est des guides de fortune, ces guides racoleurs, ces «mekassine» ou ces opportunistes qui se proclament connaisseurs sur les points du site réputé digne d’intérêt sur les plans historique et culturel. Sauf qu’ils se montrent très pauvres sur les attraits touristiques du circuit qu’ils proposent aux visiteurs.

Ceux-là mêmes qui, imbus de suffisance, ne manquent pas de toupet pour vanter leurs mérites et crier à qui veut les entendre qu’ils sont les mieux attitrés pour ce genre de mission dans cette Casbah, lieu historique aussi de hauts faits d’armes.

A l’image de ce jeune paltoquet qui, oubliant de tourner sa langue 7 fois, se fait mousser, targuant devant des présents, de parler 7 langues. «Oh, rien que ça !», lui lance ironiquement un passant.

Au fait, une idée me titille les méninges : pourquoi l’EGBEC n’envisage pas de canaliser ces jeunes qui veulent investir ce créneau porteur, en organisant des formations fiables à même de les doter d’un background conséquent sur le plan histoire de la cité, son patrimoine matériel et immatériel, ses légendes, ses figures iconiques... ? Mais cela est une autre... histoire. 

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