Ramasser, c’est bien, mais ne pas jeter, c’est mieux», une évidence pleine de bon sens à laquelle beaucoup d’entre nous n’adhèrent pas ou très peu. Nos enfants ne voient pas la plupart du temps l’utilité du bac à ordures installé au détour des rues de la cité qu’on enlaidit chaque jour un peu plus.
Ils ne saisissent aussi la finalité de la corbeille à papier placée ici et là le long d’un trottoir, au bas d’un pâté de maisons ou tout près d’un abribus.
Ils ne comprennent pas non plus pourquoi les tâcherons de l’ex-Hurbal, en l’occurrence, la HUPE (établissement public de wilaya chargé de l’hygiène urbaine et de la protection de l’environnement) qui, munis de râteaux, sarcloirs et pelles, s’attellent, sous le cagnard de cette saison estivale, à ramasser les déchets laissés le long de la plage pendant que le papa regarde presque avec fierté son rejeton jeter le reste de son encas et sa bouteille d’eau minérale sur le sable que le ressac finit par emporter au loin dans la Grande bleue.
La maman est, elle aussi, occupée à discutailler avec son amie de quartier, ne voyant pas nécessaire de rappeler à l’ordre sa petite fille qui abandonne sa canette de soda près du parasol qu’elle s’apprête à mettre dans son étui. Une mère qui croit faire œuvre utile en laissant la tâche de ramasser ce qu’a abandonné sa gamine à cet agent de la HUPE qui s’escrime à collecter, sous les dards de l’astre flamboyant les restes des baigneurs, en faisant les va-et-vient dans cette plage de l’Eden qui, après avoir été envahie par les monticules d’algues brunâtres, reprend ses couleurs.
A dire vrai, l’on ne peut vraiment en vouloir à ces bambins qui rejettent à tout vent les restes des gâteries qu’ils s’offrent. A ces gosses qui, malheureusement, n’arrivent pas à faire la différence entre un bac à ordures et un bac à fleurs.
A ces mioches qui ignorent l’impact positif que suppose le geste éco-responsable sur notre environnement et notre cadre de vie, en général. Mais la responsabilité est bel et bien imputée à ces parents même qui, après avoir refilé, chaque matin que Dieu fait, quelque thune à leur progéniture pour s’arracher des friandises, ne jugent pas bon de leur faire observer que balancer les déchets de sa consommation dans la nature est répréhensible à plus d’un titre.
Qu’on ne peut lâcher nos restes dans une aire urbaine, soit un espace public qui appartient à tout le monde. Et ce n’est qu’à ce prix, me semble-t-il, que le petit pourra comprendre et contribuer à la préservation de son environnement.