Instantané / Ces palmiers qui meurent…

13/11/2023 mis à jour: 02:27
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Nos villes abritent, de nos jours, peu de formations végétales. Plus, la calvitie qui caractérise certains centres urbains est on ne peut plus criante, et cela n’est pas sans impacter le cadre de vie du citoyen. Dans nos villes, le souhait de réaliser un couvert végétal, répondant aux normes internationales – qui oscillent entre 13 à14% – il y a loin de la coupe aux lèvres. 

Pourtant, «les avantages de l’intégration de la végétation dans la planification urbaine génèrent des environnements urbains plus durables, résilients et sains», selon la chercheuse Tamara Iungman, de l’Institut de santé mondiale de  Barcelone. Plus, sur la base d’une étude publiée dans la revue médicale Lancet, «aménager des villes plus arborées et ombragées réduirait le nombre de morts prématurées lors d’épisodes caniculaires».

 Certes, dans certaines de nos cités, le cadre environnemental se veut quelque peu verdoyant ; il se développe dans quelques îlots fermés, parcs, squares, en ceinture ou en trame verte plantées ou naturelles. 

En linéaire, l’usager de la route voit défiler devant ses mirettes des centaines de palmiers d’ornement, plantés, il y a quelques années sur les terre-pleins le long des axes routiers Zeralda-Oued El Hamiz et Tafourah-Dar El Beïda. Ces arbres avaient fini par rendre l’âme avant qu’ils ne soient remplacés par endroits par les services de wilaya qui avaient, faut-il le rappeler, fait appel à l’expertise du Bureau national d’études pour le développement rural. A-t-on failli dans le choix d’espèce de palmier à planter dans cette zone du Nord ?

 On ne sait trop sinon que le spectacle est mortifère dans cet autre axe, celui de Gué de Constantine-Baraki, et ce, en l’absence de traitement préventif. Les causes de dessèchement sont dues, apprend-on des experts, principalement à l’inobservation des conditions de protection des palmiers durant leur transport (racines exposées à l’air pendant une longue période), aux intempéries et au manque d’entretien. Les professionnels du végétal imputent la mort de cette variété de palmiers au choc thermique, suite à l’opération de transfert des régions de Biskra et El Oued. «On n’a pas respecté le facteur climatique», dira un agronome, expliquant, par ailleurs, qu’un «palmier qui a vécu dans un climat saharien sec ne réussit pas automatiquement à s’adapter dans un climat littoral humide». 

Tout en nous gardant de nous ériger en spécialiste de la question, une question mérite d’être posée : pourquoi sous certaines latitudes, à Miami (Etats-Unis) ou le long de certains tronçons en Europe, des rangées de palmiers Phoenix ou Washingtonia continuent d’enjoliver les centres urbains et leurs côtes littorales ?

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