Ces derniers temps, les espaces verts et jardins publics semblent plus ou moins bien entretenus, surtout lors de la saison printanière où les squares et rotondes sont bien fleuris. L’Edeval, établissement public qui relève de la wilaya, tente avec les moyens du bord d’en prendre soin, s’escrimant à conférer un cadre de vie meilleur aux pauvres hères que nous sommes.
Faut-il préciser que si le taux de couverture végétale dans les noyaux urbains avoisine sous d’autres latitudes les 15 à 20% de la superficie globale de la ville ; en revanche, chez nous, beaucoup d’efforts restent à consentir en la matière. N’est-ce pas que la «calvitie» qui caractérise nos cités est par endroits criante, rendant inhospitalière la géographie dans laquelle évolue le citoyen lambda ? A dire vrai, la couverture végétale flirte avec un taux très timide ne dépassant pas dans la plupart de nos villes les 3 à 4%.
Nos villages ne sont pas en reste. Les zones rurales qui, autrefois, déployaient leur écrin vert, perdent sous l’effet de l’envahissant béton leur luxuriance ; même nos collines sont grossièrement hachées par des concrétions urbanistiques le moins qu’on puisse dire agressives. Les assiettes foncières dédiées à l’urbanisation amenuisent au fil des ans les zones agricoles, amochant ainsi l’osmose environnementale. Dans tout cela, le citoyen concourt-il au respect du cadre de vie que s’efforce de lui offrir l’Edeval ?
Loin s’en faut. Lorsqu’on voit des familles envahir l’espace vert qui cerne la bouche de métro de la place des Martyrs pour s’y affaler à même le gazon, le quidam a le haut-le-cœur. On en fait de cet endroit un lieu de pique-nique : on s’y avachit avant de déballer sa nappe et y mettre ses victuailles pour gloutonner. Après le temps des petites agapes, après avoir piétiné la «pelouse», après y avoir balancé les canettes, après y avoir abandonné des bouteilles plastiques à tout-vent sur le lieu verdoyant, on s’en va avec sa marmaille en ayant ce sentiment d’avoir été un modèle en matière de civisme.