A la faveur du programme de restauration des immeubles, initié par les services de la wilaya d’Alger, nombre de bâtisses longeant les grandes artères font l’objet de réhabilitation.
Cette opération de relooking vise bien entendu à donner un tant soit peu fière allure à un tissu urbain qui n’a eu de cesse de pâtir depuis des décennies, et ce, faute de ravalement aussi bien les bâtiments de l’OPGI, eux relevant de l’autorité de la Régie que ceux achetés dans le cadre de la cession des biens de l’Etat.
Les immeubles de type haussmannien, érigés à partir de la seconde moitié du XIXe siècle et bordant les avenues Che Guevara, Zighout Youcef ou encore les rues Larbi Ben M’hidi et Didouche Mourad, pour ne citer que ces voies emblématiques du cœur d’Alger-Centre, voient leurs façades ravalées, leurs terrasses et intérieur réhabilités.
Il en est de même pour l’immobilier vétuste qui parcourt les rues Abderrahmane Arbadji et Mohamed Bencheneb où des entreprises sont à pied d’œuvre depuis quelques mois pour arracher les bâtiments de type colonial de l’injure du temps et de l’incurie on ne peut plus criante de leurs pensionnaires.
Toute cette opération menée tambour battant est, le moins qu’on puisse dire, la bienvenue, dans la mesure où elle permet de redonner une seconde vie aux immeubles dont un bon nombre, faut-il souligner, se trouve dans un piteux état, déclinant de façades décrépites et des balcons qui, sous le poids des âges, ont fini par céder.
Mais qu’en est-il des maisons enjolivées de patios et aux belles colonnes et galeries de l’ancienne médina, patrimoine inscrit depuis 32 ans dans les tablettes de l’Unesco comme bien universel, mais qui sont, à notre grand dépit, murées après que leurs locataires furent sommés de vider le plancher ? Pourtant ces demeures furent longtemps confortées lors de l’opération d’urgence, précédant la phase de restauration. Mais rien n’y fit depuis leur étaiement.
Certaines d’entre elles sont de nouveau occupées par des indus occupants qui font de ce patrimoine un tremplin pour espérer «décrocher» un logement, au moment où leurs alter ego s’attellent dans l’impunité la plus totale à désosser d’autres maisons (arrachage de pièces de céramique, d’anciennes tomettes en terre cuite, fer forgé, tuyaux en cuivre, etc.).