Instantané / Abondance de biens ne nuit pas !

08/02/2025 mis à jour: 03:46
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On remarque en cette saison hivernale une abondance d’agrumes, notamment l’orange et le citron qui achalandent généreusement les étals de nos marchés et les abords des routes. 

Le prix du kilogramme d’orange est descendu jusqu’à 50 DA, en ce mois de février, contrairement à il y a deux ans où cet agrume se faisait désirer tant il caracolait autour des 300 DA, voire plus. 

Le prix de la clémentine se voit indexé dans le marché de gros qui le refile dans une fourchette oscillant entre 100 et 150 DA. Idem pour le citron mûr et juteux qui, faut-il rappeler, était cédé lors des années précédentes, particulièrement durant la période dite hors saison à 800 DA, alors qu’actuellement la ménagère se l’arrache à 80 DA, sinon au-dessus de ce seuil.  

Cela s’explique, selon une autorité avisée du Conseil interprofessionnel de la filière agrumes, par la multiplication des vergers agrumicoles dans certaines régions du sud du pays – El Oued, El Menea et Ouargla, particulièrement – d’où une surproduction qui a permis d’inonder le marché et du coup faire chuter substantiellement les prix. Les superficies consacrées à ce type d’agrumes l’année dernière, avaient atteint les 70 000 ha, générant une récolte qui a «flirté» avec la barre des 18 millions de quintaux.

 Ce qui n’a pas manqué,  par conséquent, de booster le marché qui ne peut faire, c’est une évidence niaise, l’impasse sur la loi de l’offre et de la demande. Si le Bon Dieu a bien daigné répandre à profusion ces deux dernières années, sa manne providentielle quant aux fruits de saison, vitamine C par excellence, permettant  aux pauvres hères de ne pas s’en priver, la surproduction d’agrumes ne suscite pas moins quelques inquiétudes. 

Oui, cela ne semble pas du goût des producteurs et des mandataires qui fulminent contre les prix en chute libre de ces produits. Faute de manufactures de conditionnement,  susceptibles de résorber l’excédent en sus de l’absence de mécanismes d’exportation, ils s’égosillent  pour faire écouler leurs stocks, et n’ont de cesse d’adresser leurs griefs aux pouvoirs publics pour  réguler le marché, autrement dit, protéger leurs intérêts. Soit ! Il est certes vital de ne pas compromettre les intérêts des acteurs qui agissent en amont, ceux-là mêmes qui approvisionnent le marché de gros. 

L’on ne peut être insensible, il est vrai, aux «cris plaintifs» de ces producteurs qui voient leurs récoltes prendre un coup dans la mercuriale, mais le citoyen lambda, qui se trouve au bout de la chaine, devrait-il faire profil bas et se garder de s’interroger sur ces mêmes producteurs et négociateurs qui n’en ont cure du maigre solde du salarié lorsque les prix flambent, dépassant souvent tout entendement, surtout à l’approche du Ramadhan. 

Prennent-ils la peine de grincer des dents quand le petit père de famille sue eau et sang pour  remplir sa «gibecière» ? Ou lui tournent-ils le dos en se défaussant sur d’autres acteurs qui restent «incontrôlables»  pour ne pas dire «invisibles» ? A méditer.  
 

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