Insalubres et en nombre insuffisant : Toilettes publiques, l’autre point noir d’Alger

04/01/2022 mis à jour: 03:29
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La première ville du pays n’est pas dotée en nombre suffisant de toilettes publiques. Des personnes malades, âgées, des visiteurs ou simples badauds sont souvent et sérieusement pénalisés par cette situation. 

Ce manque flagrant est en passe de se transformer en un problème de santé et de salubrité publique. A Alger, la plupart des cafés ferment à clé leurs toilettes et seulement les «vrais» clients y ont accès. 

Les personnes de passage doivent se soumettre à une règle : consommer puis «implorer» le serveur d’ouvrir la porte des WC. Ce dernier devrait s’en remettre au patron ou, parfois, arguer que les toilettes sont bouchées. 

Le problème est néanmoins plus profond, surtout en ces temps de crise sanitaire. Hormis quelques exceptions, la plupart des toilettes publiques sont insalubres. 

Faute de contrôle des services d’hygiène, les personnes chargées de les gérer ne proposent pas de savon liquide, sinon de l’eau à peine mousseuse pour éviter de beaucoup dépenser. 

Mais le grand mal est que, par endroits, on ne trouve quasiment pas de toilettes pour se soulager, sinon elles sont fermées ou à l’abandon. Cela s’applique pour la grande majorité des communes de la capitale. 

Dans certaines stations urbaines tel que Bab El Oued et Bir Mourad Raïs, les usagers, dont des femmes, sont contraints de se cacher pour faire leurs besoins. 

Ainsi, des coins isolés sont transformés en urinoirs à ciel ouvert. Dans bien d’autres endroits, des vespasiennes mises en place par les services de wilaya afin, justement, de remédier à cette situation, sont fermées ou ne sont ouvertes qu’occasionnellement. 

Le peu d’intérêt pour la dotation des centres urbains en toilettes publiques se manifeste cependant dans l’absence totale de WC dans la totalité des nouvelles cités et agglomérations réalisées ces dernières années. Faut-il citer le cas des nouvelles villes de Sidi Abdellah et de Bouinan. 

Cette situation reléguée en arrière-plan est pourtant d’une extrême importance. «J’ai assisté à une rixe entre un sexagénaire et un homme accompagné par sa femme et ses enfants, qui lui reprochait de lui manquer de respect en se soulageant dans un coin de route», raconte un citoyen. 

Un autre affirme qu’une bagarre générale qa éclaté dans un café, un client s’étant vu refuser l’accès aux toilettes, après avoir payé sa consommation. A Alger-Centre, bien qu’un certain nombre de toilettes publiques existe, cela reste en-deçà de la demande. 

D’ailleurs, voir des personnes des deux sexes s’introduire dans les sièges de sociétés ou d’administrations pour demander l’autorisation d’aller aux toilettes est courant. Les citoyens en question n’hésitent pas à expliquer qu’ils souffrent de diabète ou de prostate, d’où leurs soucis d’incontinence. 

En ces temps de froid, le problème s’accentue au grand bonheur des quelques tenanciers de toilettes publiques qui n’hésitent pas à afficher le tarif de 30 DA, sans, en contrepartie, disposer de la moindre hygiène ou confort. 

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