Initiatives politiques du mouvement El Bina et du FFS : Léger frémissement de la scène politique

04/06/2023 mis à jour: 02:33
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Abdelkader Bengrina - Youcef Aouchiche - Photo : D. R.

Entre le mouvement El Bina qui propose un «Front patriotique» et le «Pacte historique» du Front des forces socialistes (FFS), il y a comme un léger frémissement de la scène politique, longtemps frappée de léthargie.

Le parti islamiste El Bina de Abdelkader Bengrina a, en fin de semaine dernière, appuyé sur le champignon pour faire aboutir son initiative politique de «rassemblement», révèle le quotidien El Khabar dans son édition d’hier. «Front patriotique» est le nom donné à cette initiative qui aurait reçu l’adhésion de plusieurs partis politiques, dont certains sont représentés au gouvernement, rapporte le quotidien arabophone.

Outre le mouvement El Bina, le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement national démocratique (RND), El Karama, l’Union des forces démocratiques et sociales (UFSD), le Rassemblement de l’espoir de l’Algérie (TAJ), l’initiative a eu l’assentiment de l’organisation syndicale UGTA et l’Organisation des moudjahidine (ONM), entre autres.

En tout, dix formations politiques et organisations nationales ont, selon El Khabar, déjà paraphé une plateforme politique commune consistant à «mettre en œuvre un large front interne pour préserver les intérêts et la souveraineté du pays». L’initiative, qui se décline en cinq axes, devrait être rendue publique, et de manière officielle, lors d’une «réunion» prévue aujourd’hui.

Le MSP absent

El Khabar ne fournit aucun détail sur le lieu de ce conclave ni les partis politiques ayant effectivement confirmé leur participation à cette initiative. Il précise que l’appel de Bengrina s’adresse à l’«ensemble de la classe politique, toutes tendances confondues, et à toutes les forces vives de la nation». Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) se serait cependant rétracté à quelques jours de la signature de la plateforme. «Le MSP n’a pas assisté aux ultimes travaux des commissions installées pour l’élaboration de la plateforme politique du Front patriotique», précise la même source.

Si le retrait du MSP de cette initiative pourrait s’expliquer par une lutte, supposée ou réelle, de leadership au sein de la mouvance islamiste, la question liée au rôle que pourrait jouer le FLN au sein de cette nouvelle «alliance» demeure posée. Le FLN, qui n’arrive pas à réunir les conditions nécessaires pour la tenue de son 11e congrès, se retrouve complètement effacé de la scène politique, éjecté à la périphérie du pouvoir après son «mauvais» alignement à la veille de l’élection présidentielle de 2019.

«Pacte historique»

Une élection qui a porté Abdelmadjid Tebboune au palais d’El Mouradia. Le Président, deux ans et demi après, en août 2022, a évoqué pour la première fois l’«Initiative du rassemblement», et ce, lors d’une rencontre avec des représentants de médias. Vendredi dernier, le Front des forces socialiste (FFS) a, de son côté, lancé une autre «initiative politique», moins de six mois après la tenue de son 6e congrès et l’abandon de l’expérience d’une direction bicéphale.

Le FFS a ainsi annoncé qu’il allait faire «prochainement, une proposition concrète à l’ensemble des partenaires politiques». «Le FFS invite l’ensemble des partis à des consultations en vue d’un Pacte historique pour le parachèvement du projet national. Cette initiative politique se veut sans exclusive et au-delà des clivages idéologiques», a déclaré le premier secrétaire du parti, Youcef Aouchiche.

Selon lui, cette démarche «s’adresse à toutes les forces politiques à la fois engagées dans la défense de l’Etat de droit, des libertés, de la justice sociale et intransigeante quand il s’agit de s’opposer fermement aux velléités, internes ou externes, de porter atteinte, sous quelques prétextes que ce soit, à l’intégrité et l’unité du pays, à l’Etat et ses institutions».

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