Ingratitude israélienne

01/10/2024 mis à jour: 11:33
1993

Benyamin Netanyahu est certainement le plus grand criminel de guerre du XXIe siècle. Il est en train de livrer la guerre à plusieurs pays à la fois, à Ghaza, en Cisjordanie, au Liban, en Syrie et au Yémen, c’est-à-dire plusieurs fronts simultanément et qui étaient programmés bien avant le 7 octobre. 

C’est quelque chose de surhumain au point qu’il donne l’impression de ne plus savoir où donner de la tête. Il multiplie les mensonges, les contrevérités, un comportement indigne d’un chef d’Etat, ce qui ne le gêne nullement. 

Par exemple, ses amis les plus proches, ceux qui le soutiennent contre vents et marées, ne trouvent pas grâce à ses yeux et il se comporte à leur égard comme un véritable voyou. Samedi, devant l’Assemblée générale des Nations unies, il a osé manifester de l’ingratitude pour sa génitrice, celle grâce à laquelle il est au monde. Il faut rappeler qu’Israël est le seul pays qui a été créé en 1947 par l’ONU. 

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les pays occidentaux ont cherché à se racheter pour leur complicité dans le massacrer de 6 millions de juifs par les nazis. Même le grand New York Times, dont les propriétaires étaient pourtant des juifs, a été informé de l’existence des camps de la mort mais a observé le silence durant les premières années de la guerre. 

Les Occidentaux ont alors cherché à se décharger de leur culpabilité en créant un Etat pour les rescapés de la Shoah sur la terre de Palestine. C’est ainsi que l’ONU a voté en 1947 la création sur cette terre, qui était sous mandat britannique, de deux Etats, l’un juif et l’autre palestinien. Et que dit aujourd’hui Netanyahu ? Samedi, il a traité l’ONU, son créateur, de «force méprisante», des propos tenus devant une salle vide. La majorité l’avait quittée avant qu’il ne commence à parler. On savait Israël arrogant, méprisant et assuré de l’impunité totale grâce à ses protections occidentales, et surtout américaines. 


A New York, il n’a pas hésité à humilier Joe Biden, le président français Emmanuel Macron et des dirigeants arabes avec lesquels il s’est engagé à signer une trêve de 20 jours au Liban. Or, à peine monté à la tribune des Nations unies, il annonce sa décision de détruire le pays des Cèdres, un pays déjà meurtri par la guerre civile et les agressions israéliennes. Pourquoi ? Parce que Itamar Ben-Gir, le nazillon ministre de l’Intérieur, a menacé de démissionner du gouvernement s’il accepte un cessez-le-feu au Liban. 


Une telle éventualité aurait provoqué la chute du gouvernement Netanyahu et ouvert la voie à ce dernier pour la prison, car il est attendu au tournant par la justice pour des malversations financières. Le chantage a marché.

Mais plus grave, malgré l’humiliation et le désaveu qu’il a subis, Biden annonce immédiatement après une nouvelle aide militaire à Israël de 8,7 milliards de dollars. L’étonnement est planétaire. Israël, qui doit sa survie financière, politique, économique et militaire aux Etats-Unis, crache publiquement sur ces derniers et il en est récompensé. 

A croire qu’entre les Etats-Unis et Israël, tous ces malentendus publics font partie d’une mise en scène pour dérouter l’opinion internationale, tromper surtout les Occidentaux qui ont engagé leur honneur pour Israël. Ce n’est pas la première fois que les deux pays trompent leur monde. 

Depuis le déclenchement de la guerre de Ghaza et pour calmer la colère de l’opinion mondiale face aux souffrances dont sont victimes les civils palestiniens, notamment les femmes et les enfants, Biden et son secrétaire d’Etat Antony Blinken ont cherché à gagner du temps en «annonçant régulièrement la conclusion» prochaine d’un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël. Jamais Washington n’a été mené par le bout du nez par un pays étranger au point d’accepter toutes les situations ridicules. 

Pour ne pas déplaire à Israël, le locataire de la Maison-Blanche n’a pas hésité à défier l’électorat démocrate américain, dont une partie soutient le peuple palestinien, faisant courir le risque à son parti de perdre l’élection présidentielle face à Donald Trump. 

Malheureusement, la situation sur le terrain est plus grave qu’il n’y paraît. Les Etats-Unis sont impliqués jusqu’au cou dans la guerre au Moyen-Orient. Ils viennent de révéler hier qu’ils ont bombardé la Syrie tout le long du mois de septembre. 
 

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