Le Salon des produits pharmaceutiques et des équipements médicaux «Djazair Healthcare» a été inauguré hier à Dakar, au Sénégal, conjointement par le ministère de la Santé et de l’Action sociale sénégalais, Abdoulaye Diouf Sarr, et le ministre de l’Industrie pharmaceutique, le Dr Lotfi Benbahmed. Rappelant le caractère stratégique du secteur de l’industrie pharmaceutique, les deux ministres ont insisté sur l’importance de la coopération et le développement de partenariats gagnant-gagnant entre les deux pays.
Ce Salon des produits pharmaceutiques constitue une opportunité pour faire le premier pas vers un «développement industriel d’une dimension continentale pour une meilleure sécurité sanitaire et une optimisation des ressources dans tout le continent», a déclaré le Dr Benbahmed, en rappelant l’enseignement tiré de la pandémie pour l’accès aux produits dans un contexte de confinement industriel, de fermeture des frontières et d’interdiction d’exporter décidés par les pays producteurs.
Il a insisté sur l’importance de la localisation de la production en Afrique, tout en plaidant pour «la création de pôles industriels régionaux spécialisés par gamme de produits pour orienter les investissements et optimiser l’exploitation du tissu industriel continental».
Comme il a préconisé le codéveloppement de médicaments entre les producteurs des différents pays africains, particulièrement pour les pathologies qui touchent le continent. Le Dr Benbahmed a également suggéré l’octroi d’avantages préférentiels aux producteurs africains lors des appels d’offres par les différentes Etats membres de l’UA, tout en élaborant des cahiers des charges intégrant «l’application de marge référentielle aux produits d’origine africaine».
L’incitation des organisations internationales accordant des dons au profit du continent africain à acquérir les produits issus du secteur industriel africain pour un double objectif, à savoir sanitaire et humanitaire, et proposer que les aides du Fonds mondial destinées au VIH, à la tuberculose et au paludisme soit sous forme de produits pharmaceutiques d’origine africaine constituent, selon le Dr Benbahmed, les solutions qui permettront «le développement de la chaîne des valeurs à travers une meilleure intégration et complémentarité économique et pharmaceutique à l’échelle continentale», a ajouté le ministre de l’Industrie pharmaceutique.
Agence africaine du médicament
Il a rappelé que l’Algérie est parmi les premiers pays à avoir signé et ratifié le traité de la création de l’Agence africaine du médicament et s’est même portée candidate pour accueillir son siège.
Elle contribuera sans doute aux efforts d’intégration à l’échelle continentale et la riposte collective aux pandémies en Afrique à travers la mise en place d’un environnement favorable à la production locale efficace et de qualité et lèvera le entraves techniques lors des échanges commerciaux de produits pharmaceutiques à l’échelle intercontinentale.
Ainsi, sept conventions de partenariat ont été signées entre les entreprises pharmaceutiques algériennes de production et de distribution avec des plateformes de distribution de médicaments en Afrique, en l’occurrence Hydrapharm et Epedis.
D’autres contrats avec des partenaires locaux dans le domaine de la recherche clinique, l’enregistrement de médicaments et l’investissement ont également été conclus.
Il s’agit du groupe Saidal avec son homologue SRDIREP et Clinica Group. Il est question d’un partenariat, pour l’exportation de ses services dans le domaine de la recherche clinique, avec Likak Research, une société basée à Dakar.
«Nous sommes ravis de conclure ce protocole d’accord avec Likak Research, qui se positionne comme un partenaire de choix pour une collaboration active et étendue sur le continent africain dans le domaine des études cliniques, ceci s’inscrit complètement dans la politique d’encouragement des exportations hors hydrocarbures dictée par les hautes autorités de l’Etat», a déclaré Lydia Brahimi, vice-présidente de Clinica Group.
Et d’ajouter : «Le partenariat avec le leader en Afrique du Nord de la recherche clinique nous ouvre des portes pour l’Europe et nous permettra d’unir nos forces pour conquérir de nouveaux marchés dans le secteur.
Lancement par Hydrapharm de la plateforme Export de la production Algérienne
Le groupe pharmaceutique Hydrapharm, leader de la distribution pharmaceutique, a signé, hier à Dakar, à l’occasion du Salon El Djazair Healthcare, un accord-cadre tripartite, PlanetPharma du Groupe Ubipharm et Biogalenic, pour la mise en place d’une plateforme dédiée à l’export à destination de 23 pays du continent.
L’accord a été conclu en présence du ministre de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal et du ministre de l’Industrie pharmaceutique d’Algérie. «Biogalenic est le premier laboratoire à adhérer à cette plateforme, avec une large gamme de 125 produits dans 12 aires thérapeutiques», a indiqué le responsable d’hydrapharm.
Et de souligner qu’«un exportateur, un distributeur et un fabricant de médicament s’associent pour concrétiser les opérations d’exportation au profit des opérateurs algériens et autres.»
Le groupe Hydrapharm ambitionne d’accompagner l’ensemble des acteurs du pharma intéressés par l’export. Leader de la distribution pharmaceutique en Algérie depuis 1995, il offre aujourd’hui à ses partenaires une plateforme de services intégrés. Une opération en partenariat avec PlanetPharma du groupe Ubipharm.
Dakar, Sénégal
De notre envoyée spéciale Djamila Kourta