Industrie pharmaceutique : La production d'insuline lancée

20/03/2023 mis à jour: 04:49
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Le groupe Saidal a lancé officiellement, hier, la production de l’insuline 100% algérienne au niveau de son unité Constantine 1. «Il s’agit du premier flacon d’insuline humaine destinée aux hôpitaux. 

Cette production nationale avec des capacités algériennes répondra aux besoins du marché algérien, et sera même destinée à l’exportation vers le marché africain. Car, la capacité de notre unité est de 4 millions de flacons par an», a déclaré à El Watan le Dr Fetoum Akacem, PDG du groupe Saidal, lors d’une visite effectuée hier à Constantine. Et de préciser que la production journalière envisagée est de 4000 flacons pour assurer la disponibilité de cet important médicament à l’échelle nationale.

 Concernant la date de la mise sur le marché, Mme Akacem a affirmé que cette étape ne relève pas de ses prérogatives. Tout, expliquera-t-elle, dépendra de l’Agence des médicaments. «La commercialisation répond à des normes internationales et on doit avoir la décision de l’enregistrement et l’autorisation de l’Agence afin de le mettre sur le marché. Nous espérons que cela se fera dans les plus brefs délais. 

Mais ce qu’il faut noter aussi est que nous sommes en plein transfert biotechnologique, et nous envisageons d’aller vers la production de l’insuline en stylo», a-t-elle ajouté, soulignant que le groupe est en pleine discussion avec le partenaire russe Giropharm pour ce deuxième créneau de production d’insuline. 

Pour sa part, le Dr Nadia Bouabdellah, représentante du ministre de l’Industrie pharmaceutique et directrice de la production pharmaceutique, affirme que cet essor n’est qu’un renouement de cette production, qui avait déjà vu le jour en 2006. «Actuellement, c’est de l’insuline conditionnée en flacons destinée à l’usage hospitalier uniquement. Cela dans un premier temps uniquement, dans l’attente d’intégration d’un processus de fabrication sur les stylos préremplis. C’est ce qu’on destine à usage au niveau des officines. 

Ce qui est une autre affectation et ça ne va pas être en parallèle. Ce que nous avons fait aujourd’hui est une première étape, qui consiste à exploiter les capacités existantes de l’usine, qui peut également être exportée, vu l’importance du partenaire russe Giropharm», a-t-elle renchéri. 


Développer un savoir-faire local


Le Dr Nadia Bouabdellah a soulevé l’importance du partenaire russe qui est stratégique et possède un très large marché à l’international. 


Ce partenariat, selon ses dires, permettra de soustraire à la dépendance externe et aller vers l’exportation, pas uniquement vers l’Afrique. «Actuellement, Giropharm alimente une bonne partie de l’Asie et il projette de faire des exportations vers l’Europe, l’Afrique et l’Amérique latine. Nous serons leur point de chute sur le continent africain», a-t-elle argumenté. Pour ce qui est du budget, Mme Bouabdellah a fait savoir que la production se fera sur le portefeuille de toutes les insulines importées. Cela permettra de se substituer à l’importation et de réduire les factures d’importation et aussi de détenir un savoir-faire local. 


Car, ajoute notre interlocutrice, il faut souligner qu’il s’agit d’un produit hautement stratégique sur un plan sanitaire ; mais en termes de valeur ajoutée, il occupe une enveloppe budgétaire très importante en importation, estimée à pas moins de 400 millions d’euros. 


Dans la même perspective, mais sur un autre volet qui est les médicaments pour cancéreux, la représentante du ministre indique qu’un autre partenaire russe fabriquera très prochainement avec Saidal en full process des médicaments destinés à l’oncologie et qui aujourd'hui occupent aussi un gros portefeuille à l’importation. 

«Saidal est actuellement sur ses deux axes stratégiques, elle est sur un plan de relance qui va lui permettre de la redynamiser et de mieux exploiter ses capacités. Elle est en pleine révision de son portefeuille, elle va essentiellement vers les produits à forte valeur ajoutée, sur lesquelles il y a un réel besoin sanitaire. Les deux gros portefeuilles sont l’insuline et l’oncologie», a conclu le Dr Nadia Bouabdellah.

 

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