Industrie pharmaceutique en Algérie : Les investisseurs privés appelés à multiplier la production

02/09/2023 mis à jour: 21:01
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Les médicaments anti-cancer connaissent souvent des phases de pénurie - Photo : D. R.

L’objectif de l’Etat est de réduire la facture des importations et d’assurer la disponibilité totale des produits.

Réduire la facture des importations des produits pharmaceutiques est l’une des priorités de l’Etat algérien qu’il vise à atteindre à travers l’émergence d’une production nationale.

Dans cette perspective et lors de sa visite dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, mercredi 30 août, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a appelé tous les investisseurs privés «à multiplier la fabrication des produits pharmaceutiques dans le but de réduire la facture des importations».

D’ailleurs lors d’une halte à l’entreprise pharmaceutique Biomest, spécialisée dans la production de réactifs médicaux, de produits pharmaceutiques et de milieux de culture prêts à l’emploi destinés aux établissements hospitaliers et aux laboratoires, Ali Aoun a exhorté les responsables de cette unité à exploiter toutes les capacités de production disponibles, adoptant le système de production en 3x8h. L’objectif est surtout de contribuer à satisfaire la demande nationale.

Le ministre n’a pas manqué de louer ce type de projets d’investissement, sachant que l’usine est entièrement algérienne, fonctionnant avec des technologies italiennes. Sa capacité de production est estimée à 4,5 millions d’unités par an, pour un investissement de 700 millions de dinars algériens et 48 emplois.

L’usine est également dotée d’équipements répondant aux normes internationales. Selon le site officiel du ministère de l’Industrie, cela permettra «à l’entreprise de proposer des produits de qualité exportables sur les marchés étrangers». Concernant la production du traitement anticancéreux, M. Aoun a procédé à l’inauguration de l’unité de production de médicaments anticancéreux Démocédès Pharma située à Aïn M’lila.

La production de l’unité en question est complète (full process) à forte valeur ajoutée, avec une gamme qui comprend les médicaments les plus prescrits, dont les cytotoxiques, les traitements ciblés et les traitements hormonaux, conformément aux normes internationales pour un investissement de 80 millions d’euros. Cette nouvelle unité comprend 4 lignes de production de médicaments anticancéreux, sous forme de doses solides (comprimés et capsules) et de liquides (flacons de liquide et flacons de congélation lyophilisées).

La capacité de production annuelle moyenne est estimée à 60 millions d’unités par an pour les comprimés et les capsules. Pour ce qui est des injections lyophilisées, la production est à 2,7 millions d’unités par an. M. Aoun a invité les responsables de cette unité à inscrire le plus grand nombre possible de médicaments en 2025 pour approvisionner les pharmacies centrales, sachant que de multiples pénuries et perturbations sont enregistrées pour les médicaments anti-cancer, ayant des conséquences néfastes pour les malades.

Un budget de près de 1,2 milliard d’euros

Pour rappel, en 2022 le budget alloué par le Trésor public à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) était estimé à près de 1,2 milliard d’euros par an,  alors que 60% de ce budget étaient consacré à l’acquisition des médicaments anti-cancer et aux traitements des maladies rares. Notons que lors de sa visite à l’unité spécialisée dans la fabrication des produits pharmaceutiques et de fournitures médicales appartenant à l’entreprise privée IMGSA, Ali Aoun a posé la première pierre du projet de construction d’une unité de production de matières premières pour fabriquer le paracétamol, d’une capacité d’environ 1000 tonnes par an. Il est l’un des plus importants visant à produire des matières premières utilisées dans la production de médicaments.

Ali Aoun a également inauguré une unité de production de médicaments anticancéreux, pour une capacité annuelle de 1 million de boîtes. «L’entreprise IMGSA est l’une des premières à avoir pénétré le marché de la production de médicaments anticancéreux, qui est une activité soumise à des technologies de haute précision. Cette usine permettra de répondre à la demande croissante de ces médicaments», est-il souligné sur le site officiel du ministère.

Le ministre a posé la première pierre d’une usine de gants médicaux à destination de l’exportation et a supervisé le lancement de l’exportation d’une cargaison de 1,5 million d’unités de gants médicaux et chirurgicaux vers la Mauritanie, après avoir signé un accord de partenariat avec le même pays. 

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