Le marché automobile intéresse de plus en plus les investisseurs étrangers. Après de grandes enseignes européennes, c’est autour des Chinois de réaffirmer clairement leur volonté d’investir dans l’industrie automobile en Algérie.
L’annonce a été faite par l’ambassadeur de Chine en Algérie, Li Jian, dans une interview diffusée le 25 mars 2023 à la chaîne chinoise CGTN Français. «Certaines entreprises chinoises démarrent bientôt leur coproduction automobile avec l’Algérie», a déclaré l’ambassadeur Li Jian. Ce n’est pas la première fois que des diplomates chinois font état de l’intérêt accordé par des constructeurs chinois à l’investissement dans le secteur automobile en Algérie.
En décembre 2022, le chargé d’affaires de l’ambassadeur de Chine à Alger, M. Qian Jin, a, dans une déclaration à un média national, annoncé l’intention de son pays d’accompagner des groupes chinois qui voudraient investir dans le secteur automobile en Algérie. Le même responsable a assuré que des constructeurs chinois comptaient bien s’installer en Algérie.
La déclaration de l’ambassadeur chinois à la chaîne CGTN vient donc confirmer l’ouverture prochaine d’usines de production automobile chinoises en Algérie. Le haut représentant diplomatique chinois en Algérie n’a pas dévoilé les noms de ces constructeurs. Mais les noms de deux groupes chinois ont été avancés par la presse spécialisée comme des prétendants à l’installation d’usines de fabrication de véhicules sur le sol algérien.
Il s’agit de l’entreprise Yutong Bus, spécialisée dans la construction d’autobus et d’engins de chantier. Cette marque, créée en 1963, commercialise déjà ses produits en Algérie. Le deuxième groupe est Shaanxi Automobile qui est également tourné vers la fabrication d’autobus et de camions. Ce constructeur, qui est dans l’industrie automobile depuis 1968, est aussi présent sur le marché algérien par ses camions «Shacman».
Une dynamique de croissance
Même s’il n’y a aucune annonce officielle, le constructeur JAC Motors semble bien intéressé par l’ouverture d’une unité de fabrication en Algérie. Ce constructeur a déjà manifesté son intérêt pour l’investissement dans la branche automobile en 2018. Son projet d’usine de montagne devait se faire avec le concessionnaire automobile Emin Auto. Une assiette de terrain lui a été affectée au niveau de la zone industrielle de Aïn Témouchent.
Ce constructeur pourrait donc installer une usine de fabrication selon le nouveau cahier des charges. Cela surtout que son partenaire en Algérie, à savoir Emin Auto fait partie des trois premiers concessionnaires qui ont reçu leur agrément pour l’importation automobile. On parle aussi d’un éventuel investissement d’une autre marque automobile chinoise, Chery.
Cette entreprise, créée en 1997, est connue pour ses véhicules low cost. Les investissements chinois s’ajouteront à ceux déjà consentis par deux grandes marques européennes qui se sont déjà lancés dans des projets de production automobile en Algérie.
Il s’agit du groupe Renault qui relancera son usine implantée dans la commune d’Oued Tlilat, à Oran. Le deuxième est le groupe italien Fiat, à Tafraoui dans la wilaya d’Oran dont l’usine devra entrer en production en décembre 2023.
L’arrivée de plusieurs constructeurs chinois sur le marché algérien va incontestablement booster les investissements dans le secteur automobile émergent. Ainsi, il n’est pas exclu que d’autres constructeurs intègrent cette dynamique de croissance dans la production de véhicules que devra connaître l’Algérie.
Le groupe Stellantis, qui a lancé l’usine de Fiat, pourrait pour sa part envisager d’autres investissements dans la filière automobile à travers d’autres marques européenne ou américaine qui font partie de cette multinationale fondée en janvier 2021.
Ces investissements visent à la fois et en priorité, selon les orientations du gouvernement, à satisfaire les besoins importants du marché local mais aussi exporter dans un deuxième temps vers l’Afrique et le Moyen-Orient, des marchés nettement ciblés par ces constructeurs. Les besoins du marché algérien en voitures restent immenses en raison notamment de l’arrêt de l’importation des véhicules depuis 2017. Certains spécialistes estiment que le marché national peut absorber plus de 300 000 véhicules par an.
L’installation d’unités de production de véhicules en Algérie permettra aux constructeurs de booster leur vente et d’élargir leur part de marché à travers le crédit à la consommation limité uniquement aux produits fabriqués localement. Certaines banques ont déjà annoncé leurs offres pour l’acquisition de voitures fabriquées localement.
C’est le cas du Crédit populaire d’Algérie (CPA) dont le directeur général, Ali Kadri, a fait état de l’enrichissement de sa gamme de crédits pour l’acquisition de futures voitures fabriquées localement.
Ainsi, en plus des crédits conventionnels, le CPA va proposer la finance islamique. Une formule destinée aux clients réfractaires au crédit conventionnel.